Du CO2 à la justice climatique : la fossilisation d'un mouvement social pour une repolitisation du changement climatique

From CO2 to climate justice : the fossilization of a social movement towards the repoliticization of climate change

• Auteur / Autrice : Lolita Troilo
• Direction : Xavier Arnauld de Sartre
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Géographie
• Date : Soutenance le 13/09/2024
• Etablissement(s) : Pau
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences sociales et humanités (Pau, Pyrénées Atlantiques)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TRansitions Energétiques et Environnementales (Pau)
• Jury : Président / Présidente : Moïse Tsayem-Demaze
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean Foyer, Thomas Hylland Eriksen, Stefan Cihan Aykut, Moïse Tsayem-Demaze, Corinne Gendron
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Moïse Tsayem-Demaze, Corinne Gendron

Mots clés

Mots clés contrôlés

Mouvements sociaux

Changements climatiques

Combustibles fossiles

Mots clés libres

Changement climatique

Combustibles fossiles

Mouvement sociaux

Dépolitisation

Justice climatique

Justice climatique

Fossil fuels

Social movement

Politicization

Climate justice

Résumé

Dans les négociations internationales le dioxyde de carbone a longtemps été identifié comme le principal facteur du changement climatique, sans pour autant lier explicitement la molécule à sa source de provenance principale : les énergies fossiles. Récemment pourtant le statut de la ressource fait l’objet d’une réévaluation critique. Ce phénomène, que nous qualifions de fossilisation des revendications, marque un tournant. Comprendre la façon dont les groupes de la société civile se mobilisent dans ce changement de paradigme est l’objet de cette thèse, qui défend l’idée suivante : la fossilisation du mouvement social contre le changement climatique est une transformation des cadres de la mobilisation, pour une repolitisation de la question climatique, visant à rendre plus tangibles les causes structurelles du réchauffement. Notre étude s’appuie sur une analyse quantitative des conflits mondiaux et deux enquêtes de terrain en Norvège et à la COP 26 : elle démontre une synergie entre les revendications contre les combustibles fossiles et le changement climatique, opéré par une mondialisation des demandes de justice climatique et accompagnant un phénomène de radicalisation. Ainsi, la thèse contribue à l’examen du potentiel de synthèse discursif et d’alignement stratégique des moyens d’action que génère la fossilisation des revendications climatiques.

In international negotiations, carbon dioxide has long been identified as the primary driver of climate change, without explicitly linking the molecule to its main source: fossil fuels. Recently, however, the status of this resource has been critically reassessed. This phenomenon, which we describe as the fossilization of claims, marks a turning point. Understanding how civil society groups mobilize in this paradigm shift is the subject of this thesis, which defends the following idea: the fossilization of the social movement against climate change is a transformation of the mobilization frameworks, for a repoliticization of the climate issue, aimed at making the structural causes of global warming more tangible. Our study relies on a quantitative analysis of global conflicts and two field surveys in Norway and at COP 26: it demonstrates a synergy between claims against fossil fuels and climate change, driven by a globalization of demands for climate justice and accompanying a phenomenon of radicalization. Thus, the thesis contributes to the examination of the potential for discursive synthesis and strategic alignment of means of action generated by the fossilization of climate demands.