Négocier les contours du droit international de l'asile : l’ancrage des exilés rohingyas dans les interstices sociaux-politiques malaisiens
Auteur / Autrice : | Louise Perrodin |
Direction : | Delphine Alles |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences Politiques |
Date : | Soutenance le 26/01/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 12 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire d'étude du Politique Hannah Arendt (Créteil) - Laboratoire Interdisciplinaire d'étude du Politique Hannah Arendt Paris-Est / LIPHA |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Ramel |
Examinateurs / Examinatrices : Delphine Alles, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, Natália Frozel Barros, Loïs Bastide, Julian Fernandez, Giulia Scalettaris | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky |
Mots clés
Résumé
Des communautés d’exilés rohingyas se développent en Malaisie depuis les années 1990. Ils y résident sans-papiers car le gouvernement malaisien refuse d’inscrire un droit d’asile dans sa législation. Cette thèse explore la négociation au quotidien de la mise en œuvre de ce statut. La portée universelle de la Convention de Genève de 1951 est en effet refusée par le gouvernement malaisien, mais défendue par des exilés rohingyas, par des ONG mobilisées autour de cette cause et par le bureau du HCR implanté à Kuala Lumpur. Ces trois derniers se constituent comme passeurs des normes internationales dérivées de cette Convention. Ils soutiennent l’institutionnalisation d’un système de l’asile depuis des interstices désormais organisés autour des exilés rohingyas, où l’autorité du bureau de l’organisation internationale se renforce. Cette recherche analyse les ressources véhiculées par un instrument de droit international pour des acteurs a priori en marge de son application. En mobilisant la référence au droit international pour affirmer leur place dans des nœuds de relations à la jonction des scènes locale, nationale et internationale, ces acteurs participent à la redéfinition des normes associées au droit d’asile depuis les marges du système international. Ils contribuent alors à construire la « force » d’un droit international dont la portée en Malaisie était incertaine. Pour l’analyser, cette recherche associe une année d’enquête qualitative (entretiens et observation participante) en Malaisie, une cartographie des réseaux transnationaux d’acteurs mobilisés autour de la cause rohingya et une analyse textométrique des discours des représentants de la Malaisie à l’ONU.