Thèse soutenue

Ceci n’est pas une dette : pour une critique du concept de « dette publique »

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Auteur / Autrice : Baptiste Bridonneau
Direction : Laurence Scialom
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Economiques
Date : Soutenance le 10/01/2024
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : EconomiX (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Richard Sobel
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Scialom, Richard Sobel, André Orléan, Jonathan Marie, Ève Chiapello, Anne-Laure Delatte
Rapporteurs / Rapporteuses : André Orléan, Jonathan Marie

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le concept de dette publique, pris dans sa dimension macroéconomique, est-il le bon concept pour la réalité qu’il tente d’appréhender ? Une dette publique macroéconomique représente un ensemble de contrats de dette publique microéconomiques, susceptibles d’être continuellement roulés par un État. La thèse montre que trois motifs économiques peuvent justifier sa réduction : la prévention d’un défaut pour insolvabilité, l’éloignement d’un défaut par illiquidité et l’optimisation de la politique budgétaire. Dans les faits, l’existence de dispositifs institutionnels tels que la souveraineté monétaire ou le contrôle des capitaux peuvent considérablement réduire la pression à son remboursement. En réalité, dire qu’une dette publique macroéconomique a toujours les propriétés d’une dette revient à la naturaliser sous la forme d’une somme à rembourser, et à nier le fait qu’elle puisse éventuellement ne jamais avoir à l’être. La thèse révèle ainsi le caractère possiblement performatif du concept : à certains égards, ce dernier ne constate pas la préexistence d’une dette publique macroéconomique, mais appelle plutôt à la faire exister comme telle. La dette publique peut alors devenir une idéologie, exploitée de façon plus ou moins intentionnelle comme instrument de pouvoir par les défenseurs de politiques d’austérité. La thèse propose donc de remplacer le concept de dette publique macroéconomique par celui alternatif de « financement externe de l’Etat ». Finalement, ce travail entend montrer que cet imaginaire de la dette façonne également la manière de concevoir le financement des dépenses publiques par l’émission de monnaie Banque centrale.