Le dérobement de la loi : littérature et liberté chez Maurice Blanchot
Auteur / Autrice : | Amanda Olivares Valencia |
Direction : | François-David Sebbah, Aïcha Liviana Messina |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 08/01/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 10 en cotutelle avec Universidad Diego Portales (Santiago-du-Chili) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherches philosophiques (Nanterre ; 2015-....) |
Jury : | Président / Présidente : Susanna Lindberg |
Examinateurs / Examinatrices : François-David Sebbah, Aïcha Liviana Messina, Susanna Lindberg, Hugues Choplin, Michael Holland, Mauro Senatore | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Susanna Lindberg, Hugues Choplin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette recherche se propose de soutenir que la loi, que nous considérons comme l’élément principal ou la manifestation la plus prépondérante du droit, est traversée par une dimension littéraire qui la compose. Cette dimension permet à la loi de ne pas se réduire à constituer une simple forme de langage qui cherche à maîtriser le rapport d’une conscience au monde et qui, dans ce sens, ne fait qu’assujettir. La dimension littéraire de la loi est ce qui permet au droit de s’accorder une dimension libératoire. Du moment que chez Blanchot la littérature est le langage qui met en question son propre sens, un langage qui éprouve le questionnement de soi-même, la loi pensée comme littérature est ouverte à l’expérience de la remise en cause du sens qui la détermine. Cette ouverture offre une dimension libératoire à la loi, elle lui permet de se différencier d’elle-même, de se confronter à son impossibilité et d’être toujours ouverte à l’irruption de l’inconnu, l’imprévisible, l’absolument autre. Ainsi, le questionnement de soi que constitue l’expérience littéraire signifie aussi ouvrir la loi à une dimension éthique qui la met en relation à cet autre avec lequel il n’y a rien en commun : l’étranger, le malade, le fou. La loi pensée comme littérature permet aussi de penser l’expérience communautaire non pas à partir de l’identité, mais à partir de la différence, en préservant l’absence pour l’avenir d’un autre inconnu, étranger, venu du dehors. Ainsi, penser la loi comme littérature permet d’ouvrir la loi à un dimension libératoire et à un questionnement éthique crucial sur son propre sens et sa propre justification.