« Nous sommes tous des meneurs » : enquête sur la radio ''Parloir libre'', révoltes carcérales sur les ondes (1983-1992)
| Auteur / Autrice : | Juliette Petit |
| Direction : | Michel Kokoreff |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Sociologie et Sciences de l’Information et de la communication |
| Date : | Soutenance le 14/05/2024 |
| Etablissement(s) : | Paris 8 |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....) |
| Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Genre, travail et mobilités (Paris ; Nanterre) |
| Jury : | Président / Présidente : Vanessa Codaccioni |
| Examinateurs / Examinatrices : Abdellali Hajjat | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Natacha Chetcuti-Osorovitz, Philippe Artières |
Mots clés
Résumé
Nous partons du constat que les années 1980 sont souvent décrites comme une période de récession du collectif, alors même que cette décennie concentre les plus grandes révoltes que la prison française ait connues depuis 1974. Face à cette contradiction, notre thèse entend au contraire montrer le rôle charnière qu'ont eu les luttes anticarcérales au sein d'une séquence politique plus large prise entre les années 1970 et les années 1990, tant vis-à-vis du monde médiatique, carcéral, que des mouvements sociaux. Articulant les approches sociologiques et communicationnelles, nous étudierons la scène militante anticarcérale qui anima les ondes franciliennes des années 1980. Celle-ci sera appréhendée à partir de données qualitatives. Nous prendrons appui sur des archives d’époque, recoupées d’entretiens avec d’anciens détenus, animateurs radio et militants d'alors. Il s’agira d’éclairer les liens qui existent entre prisonniers en lutte et militants issus de l’autonomie, noués autour d’une pratique médiatique résistante. Par l’étude d’un corpus d’archives sonores à l’aube de la normalisation des radios libres – celles de l’émission anticarcérale Parloir libre créée en 1985, mais aussi celles d’émissions non militantes –, cette thèse tentera de démontrer que c’est à la logique carcérale elle-même que le dispositif radiophonique dessine une riposte, se faisant lieu et outil d’une subjectivation politique collective. Ce sont les luttes anticarcérales, celles de l’immigration, des quartiers populaires et de l’extrême-gauche autonome qui se trouvent intriquées dans l’étude de cette critique en acte des logiques d’exclusion, de Parloir libre au Comité National Contre la Double Peine.