Thèse soutenue

Fautographies et erreurs photographiques dans la littérature narrative française entre 1980 et 2020 : Ernaux, Garat, Gaudy, Germain, Guibert, Modiano et Noguez

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jana Mrad
Direction : Alexandre Gefen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation françaises
Date : Soutenance le 16/12/2024
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Alain Schaffner
Examinateurs / Examinatrices : Alexandre Gefen, Alain Schaffner, Elisa Bricco, Dominique Rabaté, Servanne Monjour
Rapporteurs / Rapporteuses : Elisa Bricco, Dominique Rabaté

Résumé

FR  |  
EN

Lorsqu’elle est convoquée aujourd’hui par la littérature narrative française, la photographie bascule dans la région de la négativité. Pellicules blanches, photos mal cadrées, films voilés, images fantômes, flous : autant de manifestations de fautographies et d’images marquées par l’erreur photographique. Cette thèse examine les implications photolittéraires, formelles et ontologiques de ces images dans la littérature entre 1980 et 2020, afin de montrer comment l’instabilité des images reflète et amplifie un vacillement littéraire sous-jacent, caractérisé par un flou aussi bien formel qu’ontologique. La « fautographie » désigne ici une image photographique qui dévie des attentes de celui ou celle qui la juge à cause d'une intervention intentionnelle, tandis que l’« erreur photographique » relève d’une défaillance accidentelle. Pour mieux comprendre les résonnances actuelles de ce motif, l’étude examinera les textes d’Ernaux, Gaudy, Garat, Germain, Guibert, Modiano et Noguez. Bien que ces auteurs et autrices n’aient jamais été regroupés autour de ce thème, chacun lui accorde une place centrale. Cette recherche nous permet alors de mener une analyse croisée de leurs écrits sous un angle inédit.L’analyse se structure en trois volets principaux : d’abord, une approche historique retraçant la généalogie littéraire du motif pour éclairer ses manifestations actuelles. Ensuite, une perspective générique explore comment l’erreur photographique et la fautographie contribuent à l’émergence d’un « art du bougé », selon l’expression de Bruno Blanckeman. Enfin, une analyse ontologique s’interroge sur la manière dont ce motif traduit un état de vacillement affectant à la fois l’individu et le monde.