« Ici c’est pas une langue qu’on parle, c’est une langue qu’on aime » Valeur et pratiques de la francophonie en Roumanie et en Géorgie
Auteur / Autrice : | Lola Aubertin |
Direction : | Cécile Van Den Avenne, James Costa |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 16/10/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du langage (Paris ; 2019-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CLESTHIA (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Maria Candea |
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Van Den Avenne, James Costa, Maria Candea, Philippe Hambye, Monica Heller, Zorana Sokolovska | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Hambye, Monica Heller |
Mots clés
Résumé
Cette thèse est fondée sur un terrain ethnographique de neuf mois de la francophonie institutionnelle à Bucarest et à Tbilissi. L’institution francophone y est appréhendée dans son sens large, c’est-à-dire en prenant en compte les récits de pratiques des organismes et des acteur·ices qui œuvrent à la diffusion et à la valorisation de la langue française en Europe centrale et orientale. Si cette région porte les traces d’une francophonie et d’une francophilie de longue date, elle est toutefois ce que l’on peut qualifier de périphérique au sein de la francophonie internationale, au regard du nombre effectif de locuteur·ices du français et de la proportion des programmes institutionnels qui lui sont dédiés. Cependant, les trois décennies qui ont suivies la chute de l’URSS et des régimes communistes ont constitué une période de profondes modifications pendant lesquelles le champ des politiques linguistiques a été décisif dans des processus encore en cours de rapprochement, ou de maintien de liens toujours plus étroits avec l’Europe de l’Ouest. Aujourd’hui, à un moment où le concept de diversité linguistique est grandement valorisé par les pouvoirs européens, certaines langues, dont le français, se voient investies d’un rôle et d’un sens nouveau. Je propose ainsi, par une approche en sociolinguistique critique, de compléter les regards qui ont été portés sur les dynamiques de pouvoir nord-sud existant au sein de la francophonie, en l’observant dans ses périphéries mal connues. Bien que le français soit en Europe centrale et orientale une « langue choisie », la francophonie dans la région n’est pas pour autant un objet univoque et non-problématique : elle est une porte d’entrée pour la compréhension d’enjeux de pouvoir entre l’est et l’ouest européen.