Histoire et sociologie politiques des origines du Lobby Européen des Femmes : quand des femmes et leurs organisations s’orientent vers l’Europe (1919-1993)
Auteur / Autrice : | Claire Lafon |
Direction : | Christine Manigand, Olivier Paye |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 06/05/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 3 en cotutelle avec Université catholique de Louvain (1970-....). Faculté des sciences économiques, sociales et politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes Anglophone, Germanophone, Iranien, Indien et Etudes Européennes (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Équipe de recherche Intégration dans l'espace européen (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Sophie Jacquot |
Examinateurs / Examinatrices : Christine Manigand, Olivier Paye, Sophie Jacquot, Catherine Achin, Yves Denéchère, Petra Meier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Catherine Achin, Yves Denéchère |
Résumé
Combinant deux disciplines (sociologie et histoire) et deux échelles d’analyse (par les organisations et par les individus), cette thèse étudie la genèse socio-historique du Lobby Européen des Femmes. Elle propose pour cela de percevoir le processus de création de ce lobby comme un processus d’européanisation des organisations et des femmes qui ont participé à le former. Grâce à un process-tracing sous forme de récit historique et à une prosopographie détaillée de 43 femmes à l’origine du LEF, elle révèle quatre séquences de cette orientation vers l’Europe menant au LEF (dont un tournant majeur en 1979) et met à jour plusieurs de ces mécanismes (socialisation politique précédente des fondatrices, usages d’opportunités institutionnelles et politiques, alliances entre actrices de différents pôles de l’espace de la cause des femmes, tournées et colloques de conviction, spécialisation et bureaucratisation par la création de commissions et de méta-organisations). Par ailleurs, cette thèse conclut qu’il y a, dans la construction du LEF, un poids particulier d’organisations professionnelles représentant des élites ainsi que de certaines ONG internationales de la première vague du féminisme, nées aux États-Unis, modérées, rodées au lobbying, et déjà européanisées. Elle révèle plus spécifiquement l’influence majeure du Conseil International des Femmes, qui pourrait expliquer en partie la position abolitionniste votée par le LEF en 1998. Enfin, elle propose une typologie de trajectoires biographiques menant au LEF, et montre qu’un basculement s’est opéré de l’idée d’un lobby féminin pour la construction européenne à celle d’un lobby européen pour la cause des femmes.