Thèse soutenue

Recettes subjectives et ventres insoumis : pour une gastropoétique féministe postcoloniale des littératures de l’Asie du Sud-Est

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Auteur / Autrice : Gema Charmaine Gonzales
Direction : Pierre ZobermanAnne Castaing
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 25/01/2024
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CERC - Centre d'Études et de Recherches Comparatistes - EA 172 / CERC
Jury : Président / Présidente : Claudine Le Blanc
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Zoberman, Anne Castaing, Claudine Le Blanc, Florence Fix, Crystel Pinçonnat, Cầm Thi Đoàn
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Fix, Crystel Pinçonnat

Résumé

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La nourriture n’est pas uniquement un dérivé de production et de consommation, elle est aussi un fait social et un vecteur important dans l’interrogation sur des enjeux sociopolitiques, des matrices de pouvoir genrées, et des intersectionnalités identitaires. Se situant à la croisée de la pensée féministe postcoloniale et des études alimentaires critiques, cette thèse aborde l’interaction des mets et des mots dans des œuvres écrites par des femmes d’origines sud-est asiatiques. Il s’agit, à travers le close reading d’un corpus composé de neuf romans contemporains (2004-2019), d’analyser le système métaphorique de l’alimentaire comme une poétique permettant aux femmes d’expliciter leurs multiples expériences et de résister aux logiques patriarcales et colonialistes. Comment peut-on écrire la résistance à travers l’alimentaire, et comment l’écriture gastronomique devient-elle résistante ? Rassemblant des écrivaines de Singapour, des Philippines, de Malaisie, du Viêt Nam et d’Indonésie qui s’appuient toutes sur le langage alimentaire à des fins subversives, notre recherche adopte une approche comparatiste pour explorer les littératures souvent oubliées de cette région et pour revaloriser les récits à thèmes gastronomiques en tant qu’objets d’étude importants. Ce projet se penche sur les multiples dimensions de l’alimentaire et sur ses diverses représentations afin de repenser son rôle dans l’écriture des femmes. Construit sur l’hypothèse que le foodspeak peut servir de langage approprié de résistance, il s’efforce d’ouvrir une réflexion sur la possibilité d’une écriture gastronomique contre-discursive au féminin.