Traumatisme collectif et nouvelles représentations du monde ? : la violence américaine dans les journaux télévisés français (1996-2006)

Collective trauma and new representations of the world ? : American violence in French television news (1996-2006)

• Auteur / Autrice : Pierre Demon
• Direction : Myriam Tsikounas
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire
• Date : Soutenance le 27/11/2024
• Etablissement(s) : Paris 1
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire du XIXe siècle (Paris ; 195.?-....)
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Équipe Images, sociétés, représentations (Paris ; 2006-....)
• Jury : Président / Présidente : François Vallotton
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Myriam Tsikounas, Bertrand Tillier
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Frédéric Chauvaud, Marie-France Chambat-Houillon

Mots clés

Mots clés contrôlés

Représentations sociales

Journaux télévisés

Violence dans les médias

France

Médias audiovisuels

États-Unis

Violence

Mots clés libres

Histoire culturelle

Histoire des médias

Représentations

Télévision

Journaux télévisés

Violence

Crime

Armes

Cultural history

History of the media

Visual representations

Television

TV News

Violence

Crime

Weapons

Résumé

« On ne sait pas où va s’arrêter cet après-midi tragique pour les États-Unis, on a du mal à imaginer encore que cela est bien réel, que ce n’est pas sorti d’un film de science-fiction ». Ces quelques mots du présentateur Daniel Bilalian sur France 2 résument la sidération qui gagne les rédactions le 11 septembre 2001. Des instantanés d’horreurs défilent sur les écrans. L’évènement paraît insaisissable. Voués à commenter des images qu’ils ne comprennent pas, les journalistes décrivent l’effondrement des tours, tout en évoquant des scénarios catastrophes de films hollywoodiens. La distinction entre l’actualité et la fiction s’estompe face à l’imprévisibilité du moment. Confrontés à la souffrance en direct, les commentateurs manifestent leur empathie. La compréhension de l’information repose sur la sollicitation d’imaginaires. Or ce moment, sans antécédent, donne à voir une autre facette de l’Amérique. Ses habitants ne sont plus ces « amateurs de la gâchette » dont on s’amuse ou s’offusque. La critique a laissé la place à la compassion. Mais ce traumatisme télévisuel peut-il refaçonner durablement d’autres croyances ? Y a-t-il un avant et un après 11 septembre dans la manière d’illustrer la violence aux États-Unis dans les journaux télévisés français ?

“We don’t know how this tragic afternoon will end for the United States, we’re still struggling to imagine that this is truly real, that it is not part of a science fiction movie”. These few words from TV presenter Daniel Bilalian on France 2 sum up the astonishment that gripped the editorial team on September 11, 2001. Snapshots of horror flashed across the screens. The event seems elusive. Dedicated to commenting on images that they do not understand, journalists described the collapse of the towers, while referring to Hollywood’s disaster film scenarios. The distinction between news and fiction is blurring in the face of the unpredictable moment. Faced with the suffering in real time, commentators showed their empathy. Understanding information relies on the use of imagination. But this moment, without precedent, shows another side of America. Its inhabitants are no longer those “trigger happy” from which we were amused or shocked by. Criticism has given way to compassion. But has this televisual trauma permanently reshaped other’s beliefs? Is there a before and an after September 11 in the way violence in the United States is illustrated in French television news?