Que faire de la ''pléthore'' étudiante ? : la politique universitaire de la France (1945-1986)
Auteur / Autrice : | Yassir Hammoud |
Direction : | Patrick Weil |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 27/05/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Anne Simonin |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Weil, Guillaume Tronchet, Christophe Charle | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Chanet, Christine Musselin |
Mots clés
Résumé
L’objectif de ce travail est de montrer qu’après 1945 l’augmentation des effectifs étudiants a conditionné la politique universitaire de la France. Celle-ci s’est traduite par des réformes visant d’une part à réguler les flux d’étudiants à l’université et, d’autre part, à modifier le pouvoir d’une université de déterminer son action. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’impérieuse adaptation du système universitaire aux enjeux de modernisation économique engendre plusieurs réformes ambitieuses. Elles restent infructueuses tandis que l’université fait face à des difficultés matérielles considérables. Mais la mobilisation de divers acteurs en faveur de la science se traduit par une politique d’expansion universitaire. À partir de 1963, le général de Gaulle engage une politique de régulation des flux face à la vague démographique qui doit déferler sur les facultés. La réforme visant à instaurer la sélection à l’entrée des facultés laisse en suspens certaines demandes de la communauté universitaire et elle est brutalement interrompue en raison de la crise de « Mai 1968 ». Après ces « événements », la politique universitaire gaullienne connaît un revirement majeur avec la loi Faure qui accorde l’autonomie aux universités et écarte la sélection, prenant ainsi acte de la massification de l’enseignement supérieur. Mais dans les années 1970, les principes de ce texte sont remis en cause par des tentatives centralisatrices et sélectionnistes qui témoignent d’une volonté de reprise en main des universités. Avec les alternances politiques de 1981 et 1986, les débats autour de l’autonomie et de la sélection se poursuivent. Mettant en évidence des points de convergence et de divergence entre la gauche et la droite, ils se soldent en 1986 par une crise qui contribue à pérenniser le modèle instauré en 1968. À partir d’archives et de sources inédites, cette thèse apporte un éclairage nouveau sur une période négligée et un sujet encore vierge de l’historiographie de l’enseignement supérieur.