Thèse soutenue

Le gouvernement de Saint Louis au quotidien : le pouvoir au miroir des actes

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Auteur / Autrice : Jean-François Moufflet
Direction : Olivier MattéoniÉlisabeth Lalou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire médiévale
Date : Soutenance le 16/02/2024
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Geneviève Bührer-Thierry
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Mattéoni, Élisabeth Lalou, Nicholas C. Vincent
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Guyotjeannin, Xavier Hélary

Mots clés

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Résumé

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Plus que l’image de Saint Louis, l’historiographie privilégie désormais les actes de la pratique pour cerner les caractères du pouvoir royal au XIIIe siècle. Cette thèse cherche à restituer le cadre quotidien de Louis IX à l’aune des actes de sa chancellerie, des fragments de comptabilités et des ordonnances de l’Hôtel. Ces dernières, considérées comme une innovation pour la structuration du service domestique, sont plutôt une réponse de régulation des coûts face à la crise de croissance d’une Cour qui gagne en prestige. L’Hôtel, déjà organisé de longue date, ne se résume pas non plus à la domesticité mais constitue un vivier de serviteurs qui captent la réalité du pouvoir quotidien au détriment des entourages traditionnels ; leurs compétences polyvalentes, d’ordre judiciaire, financier ou diplomatique, démontrent le caractère encore très resserré des institutions monarchiques. En perpétuelle mobilité, Louis IX évolue ordinairement dans un espace résidentiel dont les contours restent proches du domaine royal du XIIe siècle. Cette déambulation traditionnelle conduit néanmoins à innover dans l’art du gouvernement à distance pour assumer la destinée de contrées où l’on ne se rend jamais. Les actes de chancellerie sont l’un des observatoires privilégiés des relations avec la société. Leur volumétrie — 2 442 actes recensés — reste proche des proportions du règne de Philippe Auguste, mais des signes de rupture se font jour : les méthodes d’enregistrement élaborées au début du siècle pour capitaliser la mémoire du pouvoir ne font plus recette face à la hausse d’écrits dont les formes tâtonnantes et le discours, plus sec et concis, traduisent une nouvelle façon d’exprimer l’autorité.