Une fiscalité environnementale harmonisée comme réponse systémique aux enjeux écologiques contemporains
Auteur / Autrice : | Claude Dao |
Direction : | Daniel Gutmann |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Soutenance le 23/09/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit de la Sorbonne (Paris ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche juridique de la Sorbonne (Paris ; 2001-....) |
Jury : | Président / Présidente : Lukasz Stankiewicz |
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Gutmann, Lukasz Stankiewicz, Mirko Hayat, Marilyne Prodhomme-Sadowsky, Alice Pirlot, Etienne Lehmann | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Lukasz Stankiewicz, Mirko Hayat |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse de doctorat vise à proposer une réponse structurelle à la crise écologique contemporaine, au niveau national et international, en posant les fondements d’un nouveau système fiscal, économique et comptable. La fiscalité écologique est considérée comme un outil privilégié de politique environnementale en France et à l’étranger, et a connu d’indéniables développements ces dernières décennies. Pourtant elle ne semble pas encore avoir atteint le plein potentiel qu’on pourrait lui prêter. Des critiques s’élèvent ainsi régulièrement quant à sa complexité, son caractère inéquitable, ainsi que son efficacité insuffisante au regard des enjeux actuels. Pour répondre à ces problématiques, ces travaux suggèrent une évolution vers un système fiscal écologique plus unifié, qui ferait apparaitre un prix environnemental sur l’ensemble des biens et des services échangés au sein de la société. Ce prix reflèterait les coûts environnementaux engendrés par la production, l’utilisation et la fin de vie du bien ou service concerné. Il inciterait ainsi chacun à prendre en compte l’impact écologique de ses actions. Le prix environnemental d’un bien ou service proviendrait de la répercussion d’un dispositif fiscal de compensation de la pollution ajoutée (CPA), acquitté par les entreprises impliquées dans la chaine de valeur de ce bien ou service. La CPA remplacerait l’ensemble de la fiscalité environnementale existante, voire des instruments similaires tels que les marchés de quotas d’émissions. Plus simple et plus juste, car appliquant pour tous un principe « pollueur-payeur » et « dépollueur-receveur », la CPA pourrait potentiellement être mieux acceptée par les contribuables. Au-delà, les prix environnementaux et la CPA rendraient possibles la construction d’une architecture fiscale, économique et comptable plus large, qui permettrait de prolonger ou mieux coordonner une large variété d’instruments écologiques existants (par exemple, comptabilité « verte », cadres de reporting extra-financiers, bilans de gaz à effet de serre, labels écologiques). Une telle architecture pourrait, à ce titre, être dénommée Système harmonisé de préservation de l’environnement (SHAPE). Un tel système pourrait être mis en place à une échelle nationale, européenne ou internationale. Il porterait un coup d’arrêt aux dégradations actuelles de la nature, en réorientant les comportements de chacun à tous les niveaux. Il fournirait également à la puissance publique les moyens d’une politique écologique d’ampleur. Mon souhait est que ces travaux puissent, à leur mesure, contribuer aux réflexions en cours sur les réponses à apporter aux enjeux environnementaux.