Thèse soutenue

Viοlentia Νοrmannοrum : Cοnceptiοn et usages de la viοlence du prince dans les mοndes nοrmands médiévaux 911-1154

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Auteur / Autrice : Fresnel Hugo
Direction : Pierre Bauduin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l'art et archéologie
Date : Soutenance le 15/06/2024
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Michel de Boüard - Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales (Caen ; 1959-....)
Établissement co-accrédité : Université de Caen Normandie (1971-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Frédérique Lachaud, Gilduin Davy, Annliese Nef, Emmanuelle Santinelli, Mark S. Hagger, Alban Gautier
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédérique Lachaud, Gilduin Davy

Résumé

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La violence du prince n’a pas encore fait l’objet d’études précises au Moyen Âge et encore moins dans les mondes normands (duché de Normandie, royaume d’Angleterre et royaume de Sicile). Dans le cadre des conceptions de Max Weber sur le « monopole de la violence légitime », les recherches s’étaient en effet focalisées sur la construction de ce monopole plus que sur son contenu en lui-même. Ma thèse analyse les pratiques de la violence, qu’elles soient physiques, guerrières, judiciaires ou encore symboliques, afin de combler cette lacune historiographique. Elle explore l’ensemble de ces violences en interrogeant les limites que le prince ne doit pas transgresser dans l’exercice de son pouvoir. Cette question des normes se pose d’autant plus dans des espaces qui ont été souvent perçus comme plus violents, en partie en raison de l’origine scandinave des ducs normands, en partie à cause des phénomènes de conquête. Cette image doit être replacée dans un contexte européen pour en saisir l’originalité, ou non. Par l’analyse de ces normes, il s’agit de déterminer quelle part de violence la société politique était prête à accepter au nom de la conservation de l’ordre social. Cette démarche doit être menée sans jamais perdre de vue les rapports de force qui sont au cœur des sociétés normandes. La norme n’est pas qu’une donnée, elle est une construction qui peut évoluer selon la capacité qu’ont différents acteurs d’imposer leur propre définition de la violence légitime. Le prince peut également être critiqué pour ses actions, ce qui peut l’obliger à se justifier, soit par des entreprises de légitimation, soit en répondant directement à ces critiques. En s’appuyant sur des sources narratives, diplomatiques, juridiques et épistolaires, cette thèse d’histoire politique réinterroge donc la violence comme un outil essentiel de la domination politique au Moyen Âge central dans les mondes normands.