Thèse soutenue

La consécration du droit à être secouru en France

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Auteur / Autrice : Vincent Doebelin
Direction : Karine Favro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit public
Date : Soutenance le 20/11/2024
Etablissement(s) : Mulhouse
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des Sciences juridiques (Strasbourg ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Européen de recherche sur le Risque, le Droit des Accidents Collectifs et des Catastrophes (Colmar) - Centre européen de recherche sur le risque- le droit des accidents collectifs et des catastrophes - CERDACC - UR3992 / CERDACC

Résumé

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La question de l’existence d’un droit fondamental à être secouru en France peut apparaitrecomme teintée d’une certaine provocation, tant le secours aux personnes dont la vie apparaitmenacée va de soi dans toute société civilisée. Si cette question restait peu explorée jusqu’alors,elle n’est pas dénuée d’un intérêt juridique certain. S’appuyant sur des textes internationaux etsur certains de nos principes constitutionnels – le droit à la vie, le droit à la santé, la solidarité,la fraternité, l’ordre public et la dignité humaine – le droit à être secouru semble être consacrétant par une approche textuelle que juridictionnelle. Les pouvoirs publics (État et collectivitésterritoriales) sont ainsi chargés de mettre en œuvre ce droit, à travers pléthore d’acteursopérationnels, de même qu’ils doivent veiller à ne pas y porter atteinte. Le droit interne octroieainsi des compétences et missions de secours à une série d’acteurs publics, tout en venantgarantir la réparation des atteintes et dysfonctionnements, la bonne organisation et l’accèsmatériel aux secours. Si ce droit suscite, d’une certaine façon, des prestations individuelles, ils’inscrit dans un élan plus collectif de vivre-ensemble et dans l’idée d’un maintien de l’ordrepublic. Malgré cette reconnaissance, les pouvoirs publics et acteurs de la sécurité civile doiventfaire face à une série de défis (vieillissement de la population, multiplication des risquesmajeurs, dérèglement climatique, désertification médicale, manque de moyens…) quiaccentuent la tension présente autour de la mise en œuvre du droit à être secouru. L’adaptationde notre droit aux différents enjeux, la conception restrictive limitée aux missions essentielleset excluant les prestations dites « de confort », de même qu’une meilleure coordination avec lesacteurs privés et une plus grande implication des citoyens, premier maillon de la chaine desecours, apparaissent comme l’illustration d’une adaptation du droit à être secouru.