Thèse soutenue

Penser la vie psychique dans le handicap mental. : Etude clinique psychopathologique et psychanalytique de sujets porteurs d'un syndrome génétique.

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Auteur / Autrice : Alice Cabanat
Direction : Solange Carton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie et Psychopathologie Clinique
Date : Soutenance le 22/11/2024
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Epsylon (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Benoît Verdon
Examinateurs / Examinatrices : Marie Dessons, Patricio Nusshold
Rapporteurs / Rapporteuses : Florent Poupart, Magali Ravit

Résumé

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Le handicap mental qualifie des sujets présentant des limitations intellectuelles significatives apparaissant lors du développement et impactant massivement l’acquisition des habiletés pratiques et sociales. Depuis les débuts de la psychiatrie, cette entité clinique complexe a fait l’objet de nombreuses tentatives de formalisation. Cependant son étiologie organique avérée ou fortement supposée a maintenu à l’écart certains modes de penser et de traitements cliniques dont la psychopathologie psychanalytique fait partie. Dans cette étude clinique, étayée par l’approche psychanalytique, nous nous intéressons au fonctionnement psychique de sujets adultes présentant un syndrome génétique handicapant (trisomie 21, syndrome de Dravet). La méthodologie a été organisée selon deux niveaux d’observation et de recueil cliniques : le premier articulé à des entretiens cliniques de recherche, l’administration d’une échelle d’efficience intellectuelle (WNV), la proposition d’épreuves de dessin, ainsi que la passation de tests projectifs (test de Rorschach, Scéno-test) ; le second appuyé sur un suivi à visée psychothérapeutique. Le matériel clinique a été analysé via l’étude de cas, comportant l’articulation théorico-clinique et l’analyse de la dynamique transférentielle. Les résultats cliniques démontrent une hétérogénéité des fonctionnements psychiques chez des personnes handicapées mentales porteuses d’un même syndrome. Ainsi, le déficit neurocognitif d’origine génétique ne présage pas des modalités d’organisation et d’expression de la vie psychique du sujet qui en est porteur. Déficiences cognitives et somatiques ne peuvent être déliées des autres déterminants de la vie psychique, avec lesquelles elles composent. Dans ce contexte, il importe de souligner le rôle des interactions réelles et fantasmatiques avec l’environnement et ses implications dans la constitution du psychisme du sujet handicapé mental. En conclusion, la perspective psychanalytique apporte un éclairage pertinent à la compréhension du handicap mental et les personnes qui en sont atteintes peuvent bénéficier d’un traitement psychique d’orientation psychanalytique.