Thèse soutenue

Etude mécanique et aérodynamique d'ailes de libellules (Insecta Odonatoptera)

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Auteur / Autrice : Camille Aracheloff
Direction : Romain GarrousteBenjamin ThiriaAndré NelRamiro Godoy Diana
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique et Biologie des organismes
Date : Soutenance le 10/10/2024
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de systématique, évolution, biodiversité (Paris ; 2009-....)
Jury : Président / Présidente : Violaine Llaurens
Examinateurs / Examinatrices : Violaine Llaurens, Dominic Vella
Rapporteurs / Rapporteuses : Stacey Combes, Jerôme Casas

Mots clés

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Résumé

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Les Odonates, ordre d'insectes comprenant les libellules (Anisoptère) et les demoiselles (Zygoptère), ont des capacités de vol remarquables qui sont le résultat d'interactions fluide-structure complexes avec l'ensemble de leur corps, notamment entre leurs ailes et l'air. Les ailes sont des structures hétérogènes flexibles composées d'une membrane complexe et d'un réseau de nervures qui influencent localement la rigidité. Leurs caractéristiques morphologiques (taille, géométrie, réseau de nervures, présence de structures spécifiques comme le nodus...) présentent une grande diversité du fait du nombre d'espèces d'Odonates et de leur répartition géographique extrêmement large. Les Odonates ont un vol battu au cours duquel les ailes subissent de grands déplacements ainsi que d'importantes déformations. La forme prise au cours du vol a un impact sur la production de force aérodynamique. Or, cette forme est liée aux propriétés mécaniques de l'aile. Nous avons étudié des ailes provenant de 23 spécimens venant de sept familles différentes via des tests de vibration en faible amplitude, permettant de déterminer leur fréquence de résonance dans le cadre linéaire. Dans ce régime, les fréquences de résonance des ailes sont nettement supérieures aux fréquences de vol. Nous nous sommes ensuite penchés sur une famille de Zygoptères, les Pseudostigmatidae, pour laquelle une étude en grande amplitude a pu être menée mettant en évidence un comportement non linéaire des ailes. En effet, lorsque l'amplitude de déplacement augmente on observe une diminution de la fréquence de résonance de l'aile, un décalage vers des fréquences plus faibles par rapport à celle obtenue dans le domaine linéaire. Pour des déplacements similaires à ceux subis lors du vol, les fréquences de résonances se trouvent dans la gamme de fréquences de vol de cette famille. Dans une dernière partie nous nous sommes penché sur la conception d'ailes artificielles et l'étude des forces aérodynamiques via l'utilisation d'un dispositif de vol battu. Nous avons testé des modèles simplifiés d'ailes d'Odonates en nous basant sur les caractères de la nervation afin de mener une étude comparative. Ce dispositif et cette méthode de conception des ailes pourront servir de base pour une étude comparative entre les ailes de taxons modernes et fossiles. Nous pourrons ainsi mieux comprendre l'évolution de ces insectes et les capacités de vol de certaines espèces éteintes comme les Meganeuridae, lignée de géants du Paléozoïque dont les plus grands spécimens avaient une envergure totale avoisinant les 70 cm, ouvrant la porte vers une paléo-bioinspiration utilisant l'immense registre fossile de ces insectes.