La viabilité économique des compagnies de théâtre au Cameroun
| Auteur / Autrice : | Ginette Ngo Mintoogue |
| Direction : | Daniel Urrutiaguer |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Arts mention Esthétique |
| Date : | Soutenance le 11/12/2024 |
| Etablissement(s) : | Lyon 2 |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Passages XX-XXI (Lyon ; 2007-....) |
| Jury : | Président / Présidente : Amos FERGOMBé |
| Examinateurs / Examinatrices : Bérénice Hamidi | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Amos FERGOMBé, Sylvie Chalaye |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La vitalité de la pratique du théâtre au Cameroun repose en grande partie sur les efforts des compagnies de théâtre. Cependant, en raison d’une forte insuffisance de l’aide gouvernementale à la création, les artistes doivent diversifier leurs leviers de ressources financières de manière durable. Or, la dépendance accrue des compagnies de théâtre camerounaises aux subventions étrangères pour produire des spectacles et participer à des festivals fragilise leur viabilité économique. Cette étude qualitative repose sur une enquête menée auprès d’un échantillon de dix-huit compagnies de théâtre camerounaises d’expression française et anglaise réparties dans différentes régions. L'objet principal de cette recherche réside dans l'analyse de la rationalité procédurale des artistes qui évoluent dans un contexte économique défavorable, et de leurs stratégies novatrices en vue de la durabilité de leurs projets de spectacle. En analysant les réseaux de partenariat, les mécanismes de création, les choix politiques et les modes esthétiques, cette étude met en avant l'importance du soutien institutionnel et de la collaboration entre les différents acteurs dans ce domaine. De plus l’analyse des similitudes (politiques, culturelles et économiques) partagées par à tous les pays d'Afrique noire francophone, et une approche socio-pragmatique influencée par les travaux de Thévenot et Boltanski permettent d’éclairer la question du sous-développement des industries culturelles et créatives en Afrique, qui est étroitement liée à la qualité des politiques culturelles nationales.Plusieurs résultats permettent de dégager des spécificités propres au domaine du théâtre au Cameroun. Il s’agit par exemple de l’extraversion des réseaux des compagnies, de la forte concentration de l’activité théâtrale indépendamment des deux langues officielles (français et anglais) dans quelques grandes villes du pays. Cette concentration est la source de l’existence de trois principaux foyers d’activités théâtrales ayant une densité inégale. Un déclin du rythme de production d'une compagnie, en partie attribuable à une insuffisance d'infrastructures et de réseaux de production et de diffusion théâtrale à l'échelle nationale, peut entraîner sa disparition, à moins qu’elle ne puisse extravertir ses ressources.