La loi lacérée : Le crime d'entrave à l'office inquisitorial aux XIIIe et XIVe siècles
Auteur / Autrice : | Thomas Girard |
Direction : | Julien Théry-Astruc |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire médiévale |
Date : | Soutenance le 11/10/2024 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire, archéologie, littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux (Lyon ; 1977-....) - histore, archeologie |
Jury : | Président / Présidente : Cécile Caby |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvain Parent, Riccardo Parmeggiani | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie Bassano, Arnaud Fossier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Lorsque le 3 septembre 1319 s’ouvre le procès de Bernard Délicieux, le franciscain, meneur de la révolte contre l’inquisition en Languedoc, se voit accusé d’être impeditor de l’inquisition, et, par là-même, complice de la recrudescence de l’hérésie dans le Midi. Cette qualification prenait place au milieu des déclinaisons de la faute hérétique qui définissaient autant d’identités criminelles dans la manualistique inquisitoriale ; credentes, defensores, fautores, occultatores, receptatores, etc. Ce crime d’entrave à l’office inquisitorial avait ceci de particulier qu’il ne se référait pas tant à un acte, positif, d’allégeance à une secte hérétique qu’à son négatif, l’opposition à la défense de la foi et à la persécution de la déviance religieuse menée par l’office inquisitorial. À ce titre, l’accusation peut se concevoir comme le vecteur de la criminalisation des obstacles et résistances à l’action politique comme au fonctionnement bureaucratique de l’inquisition de la dépravation hérétique. La présente thèse s’attache alors à en élaborer la généalogie historique et juridique, à partir des efforts de la papauté au XIIIème siècle pour rattacher au crime d’hérésie, via l’impedimentum officii inquisitionis, ceux des princes ou des notables présentés comme ses complices. Avant que, au XIVème siècle, le concept d’entrave au negotium fidei ne prenne place dans la doctrine politique de la papauté, donnant une couleur d’hérésie à l’opposition à la théologie institutionnelle de l’Église romaine.