Politiser l'habitat soviétique à l'heure de sa démolition : Mise en œuvre, perceptions et contestation de la politique de Rénovation à Moscou
Auteur / Autrice : | Guénola Inizan |
Direction : | Lydia Coudroy de Lille |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie Aménagement Urbanisme |
Date : | Soutenance le 25/09/2024 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Environnement, ville, société (Lyon ; 1995-....) |
Jury : | Président / Présidente : Bianca Botea |
Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Ripoll, Julie Deschepper, Olga Bronnikova, Vincent Veschambre | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Fabrice Ripoll, Ольга Ивановна Вендина |
Résumé
La thèse porte sur un programme de rénovation urbaine à Moscou, annoncé en 2017 et prévoyant, d'ici 2032, la démolition de plus de 5000 immeubles d'habitation. Comportant pour la plupart cinq niveaux (piatietajki), regroupés en quartiers résidentiels (microraïony), ils ont été bâtis entre la fin des années 1950 et les années 1960, dans le cadre d'un programme de construction résidentielle de masse, lancé par Nikita Khrouchtchev. La rénovation urbaine est considérée comme un contexte particulièrement propice à révéler des appropriations de ces espaces résidentiels par leurs habitants et habitantes, et à en produire de nouvelles. Je cherche à mettre en perspective les discours institutionnels sur ces immeubles et quartiers soviétiques (lissant leur diversité architecturale et sociale) avec les perceptions (différenciées et inégales) et les mobilisations (ou leur absence) des habitants et habitantes. Premièrement, j'étudie les relations entre les perceptions de la rénovation et diverses dimensions (notamment juridiques, matérielles, symboliques, émotionnelles) de l'appropriation de l'espace habité. Il s'agit ainsi d'analyser les transformations structurelles de l'espace urbain post-soviétique (privatisation du logement, développement du marché de l'immobilier, politiques top-down, développement récent et limité de processus participatifs…) à travers leurs manifestations locales, leurs expériences collectives et individuelles. Deuxièmement, j'analyse les mobilisations qui ont émergé en réaction à l'annonce de ce programme de rénovation urbaine. L'objectif est de comprendre comment, à l'échelle locale et à l'échelle de la ville, dans un contexte autoritaire, l'espace habité devient à la fois un enjeu et un support de la contestation, aux motifs parfois élargis à des enjeux « politiques » (terme employé par les habitants ou habitantes en entretien). La recherche se concentre principalement sur deux districts municipaux de Moscou, Bogorodskoe et Kouzminki.