La pensée affectée et le penser des pensées affectées dans les cliniques de l’effondrement psychique : Ouvertures métapsychologiques
Auteur / Autrice : | Corentin Cartier |
Direction : | Albert Ciccone |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 23/09/2024 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Éducation, psychologie, information et communication (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches en psychopathologie et psychologie clinique (Bron, Rhône ; 1993-....) |
Jury : | Président / Présidente : Nathalie Dumet |
Examinateurs / Examinatrices : Didier Houzel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Rosa Caron, Samuel Lézé |
Résumé
Ce travail de recherche propose une modélisation d’un contexte spécifique de souffrance psychique, celui de l’effondrement psychique. Cette modélisation s’appuie sur la métapsychologie freudienne, post-freudienne et post-kleinienne. L’effondrement psychique est abordé sous l’angle d’un défaut du penser des pensées affectées, considérant que pensées et affects sont solidairement liés et ne peuvent être pris en compte indépendamment de leur liaison. Après un travail de (re)définition de l’affect, de la pensée, du penser ainsi que de l’effondrement, différentes situations cliniques sont proposées. En partant de ces situations cliniques (intrapsychiques, intersubjectives, sociales, politiques), sont mis à jour les sous-bassements de l’effondrement psychique. Ceux-ci témoignent d’un rapport spécifique à l’analité (passant par le contrôle, la maîtrise, l’expulsion au dehors) mais aussi d’un défaut des fonctions parentales et d’un vécu de solitude extrême, en plus du vécu d’Hilflosigkeit et de terreur sans nom. Considérant ces spécificités et en appui sur les théories préexistantes relatives à l’effondrement psychique, est mis en évidence un lien entre cette souffrance et les pensées affectées relatives à celle- ci. Les modalités de penser, de trouble du penser, en lien avec l’effondrement psychique, sont élaborées en prenant en compte le travail du négatif. C’est aussi par la considération de la négativité à l’œuvre que sont modélisées les logiques du passage (pour certains sujets) par l’effondrement psychique pour pouvoir penser, à travers un penseur externe. L’effondrement psychique est alors entendu dans sa dimension de quête d’un penseur. Les modalités de soin psychique, dans la filiation des approches psychanalytiques, sont pensées quant à leur capacité à déployer ou à mettre au travail, aussi bien au niveau théorique que clinique, une approche polytopique, se dégageant d’une furor de guérir pour arriver au partage des pensées affectées, comme cœur du soin psychique, comme voie transférentielle privilégiée.