La patrimonialisation de la religion populaire en Chine : Etude de cas de la fête de Nianli à Zhanjiang
Auteur / Autrice : | Shanshan Zheng |
Direction : | Lionel Obadia |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie Anthropologie |
Date : | Soutenance le 26/06/2024 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (Lyon ; 2003-....) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Martin |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Servais, Marie Laureillard, Caroline Bodolec | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Martin, Vincent Goossaert |
Mots clés
Résumé
Cette thèse explore à travers d’une étude de cas les formes et les dynamiques de la patrimonialisation de la religion populaire en Chine, un phénomène qui a pris de l’ampleur avec l’adoption des instruments internationaux de protection du patrimoine culturel depuis les années 1980. La religion populaire, revitalisée par le concept de Patrimoine Culturel Immatériel 非物质文化遗产 (PCI) de l’UNESCO, s’est imposée dans le débat académique et les politiques publiques depuis d’une vingtaine d’années. L’étude interroge l’impact de la patrimonialisation sur l’interprétation, la gestion et la transformation de la religiosité populaire dans le cadre de la mondialisation, incitant à une réévaluation des rapports entre l’État et la société, la politique et la religion, ainsi que la redéfinition des frontières entre profane et sacré. Nous poursuivons un double objectif : détailler la participation des communautés locales dans l’identification, la documentation, la promotion et la transmission de leurs pratiques religieuses, désormais reconnues comme PCI ; et analyser l’interaction entre patrimonialisation, glocalisation, marchandisation, digitalisation et réinvention de ces pratiques au niveau local. Au cœur de cette recherche se trouve la tradition locale du Nianli年例, propre à l’ouest du Guangdong粤西, un riche ensemble de festivités rituelles reconnu depuis quelques années comme PCI chinois. Cinq ans d’enquêtes de terrain et deux ans d’observations ethnographiques en ligne, de 2015 à 2022, ont permis une collecte exhaustive de données à travers un engagement direct avec les communautés de vingt-cinq villages de la ville-préfecture de Zhanjiang 湛江et divers acteurs locaux. L’étude s’est également aventurée dans le domaine numérique, analysant les interactions sur les plateformes Sina Weibo 微博, WeChat微信 et Douyin抖音, pour saisir l’impact de l’ « arène patrimoniale numérique » sur la religion populaire. Une gamme variée de matériaux a enrichi cette recherche, allant des monographies historiques locales aux généalogies de clans, en passant par les manuscrits et les livres liturgiques taoïstes locaux. En outre, les archives françaises liées à la période coloniale ont apporté un éclairage précieux sur les interactions entre diverses traditions religieuses dans la région depuis le XIXe siècle.