Thèse soutenue

Artériopathie des membres inférieurs chez le patient vivant avec un diabète de type 2 : marqueurs du risque et impact des thérapeutiques

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Auteur / Autrice : Laurence Teyssières Salle
Direction : Marie-Pierre TeissierVictor Aboyans
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Chimie Santé mention Santé publique, épidémiologie, environnement et sociétés
Date : Soutenance le 12/06/2024
Etablissement(s) : Limoges
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ω-LIM-Biologie-Chimie-Santé (Limoges ; 2022-)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Epidémiologie des Maladies Chroniques en zone Tropicale
Jury : Président / Présidente : Jean-François Gautier
Examinateurs / Examinatrices : Julien Magne, Jean-Philippe Kevorkian
Rapporteurs / Rapporteuses : Alessandra Bura-Rivière, Pierre Gourdy

Résumé

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Malgré les avancées diagnostiques et thérapeutiques dans la prise en charge de la maladie cardio-vasculaire, celle-ci reste la première cause de mortalité chez le sujet vivant avec un diabète de type 2 (DT2). Cependant, l’artériopathie des membres inférieurs reste sous-diagnostiquée et sous-traitée alors que le diabète expose à des formes plus atypiques, plus précoces et plus graves. Chez le sujet porteur de DT2, la mesure de l’index de pression systolique (IPS), l’outil de dépistage validé, peut être pris en défaut en raison de la présence de médiacalcose (MAC). Dans une population de 1119 sujets porteurs de DT2 asymptomatiques, nous avons montré que la présence de MAC détectée échographiquement était un facteur associé à la survenue des évènements cardio-vasculaires majeurs (MACE) et des évènements artériels périphériques (MALE) de façon indépendante de l’IPS. Sur l’ensemble de la cohorte, la présence de MAC apparait être un marqueur de risque plus robuste que l’IPS élevé, souvent utilisé comme un équivalent de MAC. Au-delà du dépistage et de l’estimation du risque, nous nous sommes intéressés à l’impact de différentes thérapeutiques sur le risque artériel périphérique du patient vivant avec un DT2. L’arrivée sur le marché de la classe des inhibiteurs du SGLT2 a relancé le débat sur le lien diurétiques et risque artériel périphérique. Notre méta-analyse effectuée sur 5 études a démontré une augmentation significative du risque d’amputation associé à l’utilisation de diurétiques (OR=1,73, p<0,001). Nous avons par la suite effectué une étude rétrospective et observationnelle chez 1309 sujets vivant avec un DT2. En analyse multivariée, les diurétiques étaient significativement associés à la survenue du MALE, après ajustement sur le score de propension (aHR=1,66 ; 1,08-2,56, p=0,020) et pondération inverse de probabilité du traitement (aHR=1,76 ; 1,67-1,84, p<0,001). En analyse en sous-groupe, le risque de MALE sous diurétique était significativement augmenté en cas d’IPS anormal (<0,90 ou 1,40) (aHR=2,29, p d’interaction=0,02), sous diurétiques de l’anse ou thiazidiques mais pas sous diurétiques épargneurs de potassium. La troisième partie du travail a porté sur l’étude du registre XATOA chez le sujet porteur de diabète. L’essai COMPASS a montré le bénéfice d’un traitement combiné anti-agrégation plaquettaire et rivaroxaban (2.5mg 2 fois par jour) sur les MACE et les MALE chez des sujets porteurs de maladie cardio-vasculaire. Ces résultats ont été confirmé par les données de vraie vie du registre XATOA. Les situations d’initiation d’une double inhibition étaient identiques entre les patients diabétiques et non diabétiques. Le bénéfice sur le MACE et le MALE était superposable à celui observé dans l’essai COMPASS. L’ensemble de notre travail a donc mis en lumière la nécessité d’évaluer le risque artériel périphérique chez le sujet vivant avec un DT2, d’utiliser les outils appropriés à son évaluation et de définir les thérapeutiques adaptées au niveau de risque.