Gouverner les morts ordinaires : une théorie de la justice post mortem
Auteur / Autrice : | Camille Collin |
Direction : | Astrid von Busekist |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique, spécialité Théorie politique |
Date : | Soutenance le 12/12/2024 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École de la recherche de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches politiques de Sciences Po (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : David Smadja |
Examinateurs / Examinatrices : Astrid von Busekist, Ryoa Chung, Anne Carol, Alice Le Goff | |
Rapporteurs / Rapporteuses : David Smadja, Ryoa Chung |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse explore le sens de la justice post mortem, c’est-à-dire les principes qui guident les politiques publiques dans la prise en charge des corps défunts. Alors que de nombreux travaux dénoncent les inégalités dans la mort et les hiérarchies du deuil, peu s’intéressent à ce que serait un juste gouvernement des morts. Cette recherche pallie ce manque par une reconstruction théorique des conceptions de la justice post mortem, à partir d’une analyse des débats parlementaires et des dispositifs publics dans trois domaines : la politique funéraire, l’encadrement du don d’organes post mortem et du don de corps à la science.Le premier chapitre critique la dépolitisation du traitement des morts et propose d’intégrer les pratiques funéraires dans les réflexions sur la justice sociale, en soulignant l’inégalité d’accès à une « bonne mort ». Les chapitres suivants décrivent trois idéaux du gouvernement des morts : utilitariste, libéral, et républicain. Chaque conception est évaluée quant à ses avantages et limites. Le dernier chapitre propose une nouvelle approche égalitariste, inspirée des théories du care et de la reproduction sociale, visant à mieux répartir ce qui est appelé la charge des morts, qui englobe les activités physiques, matérielles, émotionnelles et morales nécessaires à l’organisation du traitement des morts.