Gouverner en commun l’Antarctique (1989-2023) : construction d’un régime scientifico-environnemental partagé à l’aune de la Politique antarctique chilienne
Auteur / Autrice : | Miguel Salazar Urrutia |
Direction : | Hélène Combes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique, spécialité Relations internationales |
Date : | Soutenance le 03/12/2024 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École de la recherche de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Sylvie Ollitrault |
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Combes, Kevin Parthenay, Amandine Orsini, Jean de Pomereu, Carola Betzold, Anne Choquet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Kevin Parthenay, Amandine Orsini |
Résumé
Source de services écologiques pour la planète, l’Antarctique est avant tout un système de ressources à échelle planétaire gouverné par un régime politique hors norme : celui des communs. Face à l’inexistence d’une prise de possession universellement reconnue et moralement légitime, l’absence d’une souveraineté effective des États membres sur l’Antarctique ne la rend pas res nullius mais res commune et le positionne à l’écart du binôme Etat-marché. Ainsi, à partir du prisme des communs et de l’action non étatique, cette thèse vise à comprendre les dynamiques d’action internationale du Système du Traité sur l’Antarctique (STA) par le biais de l’évolution de la politique antarctique chilienne, notamment depuis l’adoption, signature et entrée en vigueur du Protocole de Madrid de 1990-1998. Elle propose que, dans des contextes particuliers de gouvernance des espaces planétaires où le principe de souveraineté n’est pas effectivement exercé, les États prennent des positions plus favorables à la coopération par le biais de canaux tels que la science et la conservation de la nature. De cette façon, afin d’obtenir des bénéfices proportionnels, les États membres du système promeuvent leurs intérêts et ceux de la collectivité en favorisant l’expertise des acteurs non étatiques dans le but de garantir la durabilité du système de ressources à long terme. Cette mise en commun évolutive, novatrice et analogue au système international, permet d’apprécier, sur la base d’une sociologie politique, plusieurs champs d’action sur lesquels on identifie une utilité stratégique pour la compréhension politique et organisationnelle du STA à partir de « l’acteur engagé ». En prenant le cas de la politique antarctique chilienne et le rôle de cet acteur dans le système antarctique, notamment des trois dernières décennies, ce travail propose une ouverture vers un système international post-westphalien ainsi qu’une alter-socialisation des acteurs du système international. Dans un contexte mondial de crise écologique et de changement climatique, l’Antarctique et le STA apparaissent comme un scénario politique où les rapports de force ont été substitués par des rapports de coopération.