Réflectométrie GNSS par mesure de phase de porteuse : application à l'altimétrie précise à haute résolution spatiale
Auteur / Autrice : | Nolan Varais |
Direction : | Jérôme Verdun |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Structure et évolution de la terre et des autres planètes. Métrologie |
Date : | Soutenance le 06/02/2024 |
Etablissement(s) : | Paris, HESAM |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences des métiers de l'ingénieur (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : GeF - Laboratoire Géomatique et Foncier - Géomatique - Laboratoire Géomatique et foncier |
établissement de préparation de la thèse : Conservatoire national des arts et métiers (France ; 1794-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Briole |
Examinateurs / Examinatrices : Andréa Walpersdorf, Gaël Pagès, Jean-Marc Rousset, Álvaro Santamaría Gómez, Laurent Lestarquit, José Cali | |
Rapporteur / Rapporteuse : Guy Wöppelmann, Serge Reboul |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La réflectométrie GNSS (GNSS-R) est une méthode opportuniste d’exploitation des signaux émis en continu par les satellites de positionnement des différentes constellations GNSS (GPS, GLONASS, Galileo, etc.). Elle est basée sur la collecte des signaux après leur réflexion à la surface de la terre dans le but d’en déterminer certains paramètres géophysiques. Depuis sa théorisation à la fin des années 80, elle trouve des applications telles que la mesure l’humidité des sols, de l’épaisseur de neige et de glace ou encore du niveau des eaux. Bien qu’il existe plusieurs méthodes de mise en application, la mesure de phase via la collecte indépendante des signaux directs et réfléchis est prometteuse pour une application à l’altimétrie.Les travaux menés dans le cadre de cette thèse ont pour objectif de développer cette implémentation de la réflectométrie et observer ses capacités pour la mesure du niveau des eaux. Pour cela, nous avons commencé par mettre au point une méthodologie afin de modéliser la position spéculaire des réflexions en tenant compte d’un modèle de réflexion sur une surface géodésique plus réelle qu’une simple surface plane. En effet, la modélisation sur une surface plane ne tient pas compte de la courbure de la terre ou de l’ondulation du géoïde et peut donc entrainer une erreur sur la mesure altimétrique lorsque l’altitude de l’antenne de réception augmente. Ainsi, la simple courbure de la terre modélisée par une ellipsoïde peut entrainer une erreur de 1 cm pour une antenne située à plus de 100 m. En septembre 2021, le Cnes a conduit une importante campagne aéroportée de collecte de données de réflectométrie sur plusieurs sites de la côte atlantique. Ce manuscrit détaille ainsi les travaux réalisés pour mettre en place une chaine de traitement afin de déterminer le déphasage entre les signaux directs et réfléchis. Cette chaîne a été testée, de l’acquisition à l’estimation des hauteurs d’eau, sur le lac de Carcans-Hourtin et les mesures altimétriques ont été comparées aux mesures réalisées par une bouée GNSS. Plusieurs survols du lac ont été réalisé à des altitudes de 300, 500, 1000 et 2000 pieds, en utilisant les fréquences GPS L1 et L5 et les fréquences Galileo E1 et E5.La réflectométrie GNSS pour l’altimétrie est soumise à la cohérence du signal, elle-même dépendante de la rugosité de la surface de réflexion. Lors du traitement des données acquises sur le lac de Carcans-Hourtin, nous avons montré qu’il est possible d’améliorer la cohérence via la prolongation de l’intégration cohérente au-delà des 20 ms (pour GPS L1). Mon travail de thèse a ainsi permis de montrer que le GNSS-R peut fournir un véritable outil pour la mesure absolue des niveaux d’eaux océaniques et continentales. Elle peut permettre d’atteindre des performances similaires aux méthodes satellitaires actuelles, inférieur à 10 cm, avec un coût bien inférieur aux satellites dédiés et une couverture spatiale bien supérieure aux marégraphes.