Thèse soutenue

Visualisation et quantification des évolutions microstructurales dans les batteries tout solide

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Auteur / Autrice : Patrice Perrenot
Direction : Pascale Bayle-Guillemaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique des matériaux
Date : Soutenance le 19/01/2024
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale physique (Grenoble, Isère, France ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Luc Salvo
Examinateurs / Examinatrices : Virginie Viallet, Nathalie Bozzolo
Rapporteurs / Rapporteuses : Nella Marie Vargas Barbosa, Éric Maire

Résumé

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Les limites intrinsèques de la technologie Li-ion sont proches, poussées par une demande croissante d'autonomie, de performances et de sécurité. Les batteries tout solide présentent un grand potentiel grâce à leurs électrolytes solides non inflammables, permettant l'utilisation d'anodes en lithium métal. Cependant, des challenges surviennent de la nature fixe des interfaces solides-solides combinée aux changements volumique des matériaux actifs due aux mouvement des ions lithium. Les électrolytes solides amorphe thiophosphate (a-Li3PS4) se distinguent de leur homologue car ils présentent une conductivité ionique raisonnable à température ambiante (≈ 0,3 mS∙cm-1) ainsi qu’une mise en œuvre simple par frittage à température ambiante. En plus de proposer une méthodologie de caractérisation tridimensionnelle visant à extraire les paramètres importants pour le fonctionnement d'une batterie, ce travail de thèse vise à déterminer la relation entre la morphologie et les performances électrochimiques d'un système tout solide utilisant le a-Li3PS4. Un faisceau d'ions focalisés couplé à un microscope électronique à balayage (FIF-MEB) est utilisé pour suivre l'évolution de la morphologie tandis que des techniques électrochimiques sont utilisées pour évaluer les performances du système. Enfin, une cellule operando est développée pour suivre la dynamique des évolutions morphologiques au sein d’un FIF-MEB. Dans le séparateur, la pression impacte significativement la quantité de porosité, tandis que le temps de frittage affecte le réseau de pores. Malgré qu’un plateau de conductivité ionique soit atteint avec environ 10 % de porosité, les pores guident le lithium métal lorsqu’il flue sous la pression de la cellule, favorisant la décomposition et la formation de dendrites. Dans la cathode composite, le matériau actif LiNi0,6Mn0,6Co0,6O2 polycristallin (NMC) se fracture à la fois lors du frittage et du cyclage. Néanmoins, un temps de frittage plus long et le maintien d'une pression modérée favorisent les contacts entre NMC et a-Li3PS4, améliorant ainsi les performances globales de la batterie tout en préservant partiellement les microstructures du NMC. De plus, les changements de volume du NMC entraînent une décohésion néfaste lors de la délithiation, partiellement récupérée lors de la lithiation. Les expériences operando FIB-SEM conduisent à des observations similaires telles que la fracturation du NMC et la décohésion entre le NMC et le a-Li3PS4. Cependant, des évolutions dynamiques telles que le front de délithiation pendant la décharge ou des déplacements hétérogènes ont été observés, mettant en évidence la nécessité des techniques operando.