Thèse soutenue

Analyse de la variabilité multi-échelles du rayonnement solaire incident sur la façade atlantique de l'Afrique Centrale : observations in-situ, estimations satellitaires, et simulations climatiques CMIP6

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Auteur / Autrice : Amine Ouhechou
Direction : Nathalie PhilipponBéatrice Morel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l’Environnement
Date : Soutenance le 26/01/2024
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble, Isère, France ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des géosciences de l'environnement (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Benoît Hingray
Examinateurs / Examinatrices : Fatima Driouech, Sylvain Bigot
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Blanc, Nadège Martiny

Résumé

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L'Afrique centrale occidentale abrite les forêts les plus denses du bassin du Congo, deuxième plus grand massif forestier tropical après l’Amazonie. Elle se caractérise par un climat équatorial avec des températures élevées, un régime pluviométrique bimodal et surtout une longue saison sèche nuageuse, de juin à septembre. Malgré son importance écologique, la variabilité climatique de cette région a été peu étudiée par rapport à d'autres régions du continent africain, principalement en raison de la rareté des observations in-situ.Reconnaissant ces défis posés par le manque de données in situ, cette étude explore la variabilité climatique en Afrique centrale occidentale sous l’angle du rayonnement solaire en surface, paramètre clef pour le fonctionnement des forêts tropicales. Dans ce contexte, cette thèse s’attache à établir une première climatologie du rayonnement solaire en surface pour la région, à en documenter la variabilité, en particulier durant la saison sèche nuageuse de juin à septembre, et à évaluer la performance des produits satellitaires, des réanalyses et des simulations des modèles climatiques CMIP6.Dans une première partie, une évaluation de huit produits satellitaires d’estimation du rayonnement solaire (CERES-EBAF, CERES-SYN1deg, TPDC, CMSAF SARAH-2, CMSAF CLARA-A2, CAMS-JADE, WorldClim 2 et les réanalyses ERA5), révèle des différences dans les champs spatiotemporels. Tout en capturant avec succès les cycles annuels moyens de rayonnement solaire, les produits présentent des variations régionales, soulignant l'impact des paramètres atmosphériques sur l'estimation précise du rayonnement solaire. En outre, tous les produits à l’exception de WorldClim 2 s’accordent sur le fait que la façade atlantique reçoit moins de rayonnement solaire que les autres régions d’Afrique Centrale. La performance de ces produits est également évaluée par rapport aux observations in-situ sur la base de quatre types de cycle diurne de rayonnement solaire - les jours Obscurs, Obscurs AM (matin), Obscurs PM (après-midi) et Lumineux. Les produits représentent correctement la forme de ces quatre types, mais avec une amplitude plus grande.La deuxième partie se concentre sur l’étude de la variabilité interannuelle et les tendances du rayonnement solaire pendant la saison sèche nuageuse juin-septembre, mettant en évidence des différences marquées entre le produit satellitaire CMSAF SARAH-2 et la réanalyse climatique ERA5. Dans cette partie, l’étude a également permis d’identifier les dates de début et de fin de la saison sèche à partir du rayonnement solaire, et en établissant une relation significative entre les températures de surface de l'océan Atlantique équatorial et le début de la saison sèche.Dans la dernière partie, la capacité des modèles climatiques globaux CMIP6 à reproduire les niveaux moyens de rayonnement solaire dans la région a été évaluée. Les résultats soulignent des disparités sous-régionales dans la performance des modèles. Les modèles utilisés dans cette étude sous-estiment le rayonnement solaire au sud-ouest du Gabon-Congo tandis qu’ils le surestiment au nord-est, principalement d’avril à décembre. Les différences les plus importantes étant observées pendant la saison des pluies octobre-novembre. Ces disparités semblent provenir de la nébulosité, en particulier des nuages de basse et moyenne altitude, qui influencent de manière significative le rayonnement solaire mais avec des relations variables selon les modèles. Cette partie met également en évidence la téléconnexion entre la température de surface de l’océan Atlantique équatorial et le rayonnement solaire dans les modèles, mais qui varie entre le littoral et l’intérieur du Gabon, soulignant la nécessité de travailler avec des modèles climatiques régionaux mieux résolus.