Réseaux cognitifs sous-jacents à la prise de décision basée sur la valeur
Auteur / Autrice : | Clarissa Baratin |
Direction : | Julien Bastin, Guillaume Becq |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences cognitives, psychologie et neurocognition |
Date : | Soutenance le 07/03/2024 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des neurosciences de Grenoble |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Kahane |
Examinateurs / Examinatrices : Romy Frömer | |
Rapporteur / Rapporteuse : Maël Lebreton, Catherine Tallon-Baudry |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Comment arrivons-nous à décider entre différentes options ? Cette question, qui a inspiré des générations d'économistes et de psychologues, est désormais entrée dans le domaine des neurosciences cognitives, où elle a évolué en : comment notre cerveau décide-t-il entre différentes options ? Les mécanismes sous-jacents ont souvent été décomposés en plusieurs étapes. Tout d'abord, une étape d’évaluation aurait lieu, où chaque option se voit attribuer une valeur subjective. Ensuite vient l'étape de comparaison, où les valeurs subjectives des différentes options sont comparées, et enfin l'étape de sélection, où l'une des options est choisie. L'étape de valorisation recruterait un réseau fronto-striatal, comprenant le cortex préfrontal ventromédian (vmPFC), qui encoderait les valeurs de stimuli plaisants sur une échelle commune abstraite. La représentation neurale de stimuli déplaisants est moins bien comprise, mais pourrait recruter le cortex insulaire antérieur (aIns). Les processus de comparaison et de sélection impliqueraient la représentation neurale des valeurs des options choisies et non choisies les unes par rapport aux autres. Cependant, selon de nouvelles informations, la dynamique de cet encodage pourrait dépendre de l'objectif de la tâche (par exemple, ''choisir la meilleure options vs ''choisir la pire option''). Enfin, les processus de prise de décision peuvent être influencés par l'activité pré-stimulus endogène au cerveau, entraînant une variabilité dans les choix effectués. Dans cette thèse, nous examinons comment ces trois facteurs différents - la valence, l'objectif de la tâche et l'activité endogène - interagissent avec les mécanismes neuronaux sous-jacents à la prise de décision basée sur la valeur. Pour ce faire, dans une première étude, des données d'électroencéphalographie intracranienne (iEEG) ont été acquises auprès de 30 patients épileptiques alors qu'ils évaluaient des stimuli plaisants et déplaisants, avant de prendre des décisions binaires, manipulées en termes de valence et d'objectif. Dans une deuxième étude impliquant 10 patients épileptiques, une interface cerveau-ordinateur basée sur l’iEEG a été utilisée pour évaluer l'effet de l'activité pré-stimulus sur le choix multi-attributs. Nos résultats apportent de nouvelles connaissances concernant les processus de valorisation et de comparaison, en montrant un encodage des valeurs plaisantes et déplaisantes dans le vmPFC et l'aIns, en décrivant comment l'objectif de la tâche module la représentation neurale des valeurs de choix, et en démontrant un effet de l'activité pré-stimulus du vmPFC/aIns sur le choix effectué.