Thèse soutenue

Soutenir le développement de la parole chez l'enfant sourd porteur d'implant cochléaire : apports de l'Auditory Verbal Therapy et de la Langue française Parlée Complétée

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Auteur / Autrice : Lucie Van Bogaert
Direction : Hélène Loevenbruck
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : PCN - Sciences cognitives, psychologie et neurocognition
Date : Soutenance le 05/03/2024
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble ; Chambery ; 1996?-....)
Jury : Président / Présidente : Laurence Vincent-Durroux
Examinateurs / Examinatrices : Elizabeth M. Fitzpatrick
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Colin, Anahita Basirat

Mots clés

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Résumé

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La surdité peut avoir un impact sur le développement linguistique et cognitif de l’enfant. L'implant cochléaire (IC) vise à améliorer la perception des sons de la parole, mais les informations auditives transmises par celui-ci restent altérées, ce qui peut impacter le développement du langage oral. Ainsi, pour les parents d’enfants sourds porteurs d’IC qui désirent utiliser une langue parlée avec leur enfant, il est important de mettre en place des outils et méthodes d’aide à la communication de manière quotidienne. Ce travail de thèse vise à quantifier les usages de ces outils et méthodes en France et leurs éventuels bénéfices sur le développement de la parole.La première étude de cette thèse a permis de recenser les outils et méthodes utilisés par les parents et les professionnel·le·s en France à partir d’enquêtes en ligne et ainsi de mieux décrire les pratiques orthophoniques et parentales actuelles auprès des enfants sourds.Parmi tous ces outils et méthodes, deux approches sont spécifiquement examinées dans la deuxième partie de la thèse : l'Auditory Verbal Therapy (AVT), qui renforce les compétences auditives, et la Langue française Parlée Complétée (LfPC), un outil visuo-manuel complémentaire à la lecture labiale grâce à l’ajout de gestes manuels. Ces deux approches se distinguent par l’utilisation exclusive de la modalité auditive pour l'une, et des modalités auditive et visuelle pour l'autre. Trois tâches issues de la batterie EULALIES (Meloni et al. 2020), mesurant la perception et la production de la parole, ont été utilisées : une tâche de détection d’altérations phonologiques, une tâche de dénomination d’images et une tâche de répétition de pseudo-mots. Les performances d’enfants âgés de 5 à 11 ans ont été analysées. Les enfants ont été répartis en quatre groupes : les enfants normo-entendants, les enfants sourds porteurs d'IC ayant suivi une thérapie AV (groupe AVT), les enfants sourds porteurs d’IC ayant un niveau élevé de décodage de la LfPC (groupe LfPC+) et les enfants sourds porteurs d’IC avec un faible niveau de décodage de la LfPC (groupe LfPC-).Les résultats de ces études soutiennent le fait que l'implantation cochléaire seule n'est pas suffisante pour qu'un enfant sourd développe des compétences adéquates en matière de perception et de production de parole. Les personnes qui prennent en charge des enfants sourds porteurs d’implants cochléaires, tels que les parents, les orthophonistes ou les médecins, doivent prendre conscience des limites de la perception et de la production de parole par l’implant cochléaire et doivent envisager des approches spécifiques de rééducation de la parole, particulièrement pendant les premières années. Il est primordial de fournir aux parents toutes les options de communication disponibles le plus tôt possible. Concernant les deux approches étudiées dans cette thèse, les résultats indiquent que l'AVT et la LfPC contribuent au développement des processus linguistiques nécessaires à la perception et la production de la parole. En effet, les performances des enfants des groupes AVT et LfPC+ sont améliorées, par rapport aux enfants du groupe LfPC-. Par conséquent, les résultats de ces études suggèrent qu’un niveau élevé de décodage de la LfPC, ainsi que la participation à une approche AVT peuvent contribuer au développement des compétences phonologiques en production et en perception de parole chez les enfants sourds porteurs d’IC. Enfin, ces études révèlent un manque de données probantes sur l’efficacité de tous ces outils et méthodes.