Thèse soutenue

Comment évaluer le potentiel d'une solution numérique face à l'urgence écologique ? Application aux plateformes de covoiturage régulier à l'échelle locale

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Auteur / Autrice : Aina Rasoldier
Direction : Alain GiraultSophie QuintonJacques Combaz
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique
Date : Soutenance le 12/02/2024
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mathématiques, sciences et technologies de l'information, informatique (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut national de recherche en informatique et en automatique (France). Centre de recherche de l'université Grenoble Alpes
Jury : Président / Présidente : Peter Sturm
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Coulombel, Denis Trystram
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Laure Ligozat, Pierre-Olivier Vandanjon

Résumé

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Au vu de l'urgence écologique actuelle, il est légitime de se demander quel réel impact les solutions numériques peuvent avoir face à cette situation pressante. Quels risques sont associés à ces solutions, y compris le fait qu'elles pourraient privilégier la technologie au détriment d'options non technologiques potentiellement plus efficaces pour réduire les impacts sur l'environnement ? De plus, quels critères doivent être remplis pour assurer le déploiement soutenable d'une technologie ? Actuellement, nous manquons de fondements scientifiques permettant de décider si une solution numérique devrait être développée ou mise en place en fonction de son efficacité, de son coût, du temps nécessaire à sa mise en œuvre et des incertitudes associées.Dans ce contexte, une première partie du travail consiste à étudier les méthodologies permettant d'évaluer le potentiel environnemental des solutions numériques. Il est notamment montré que les méthodologies utilisées dans la littérature scientifique présentent de nombreuses limites. En premier lieu, il est souligné que les évaluations restreignent souvent leur périmètre, en ignorant notamment les impacts directs des technologies et leurs impacts structurels, y compris les effets rebond. De plus, d'autres limitations sont à regretter dans le contexte de l'urgence écologique : le lien entre le potentiel des solutions numériques et les stratégies d'atténuation, ou leur intégration dans un scénario de durabilité souhaitable, est rarement abordé. C'est pourquoi ce travail de thèse se concentre dans une première partie sur des recommandations méthodologiques pour évaluer l'impact environnemental des solutions numériques, dans le but de pallier les limitations observées dans la littérature.Dans une seconde partie, l'étude se penche sur le potentiel d'une solution numérique particulière : les plateformes de covoiturage régulier (comme BlaBlaCar Daily, Karos, Klaxit...), dont l'un des avantages attendus est la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du transport de passagers, l'un des secteurs les plus émetteurs en France. Lors de l'évaluation du potentiel environnemental de cette solution, une attention particulière est accordée à l'examen des hypothèses sur lesquelles repose le gain environnemental. Ces hypothèses sont-elles réalistes ? En comparant les résultats aux objectifs environnementaux définis, entre autres, par les stratégies d'atténuation, il apparaît que, même si l'objectif est réalisable, des changements socio-économiques significatifs et rapides sont nécessaires.Dans l'ensemble, cette thèse met en lumière le fait qu'il reste encore un défi important à relever concernant le potentiel du numérique et pose une question : dans quelle mesure pouvons-nous encore compter sur les solutions numériques face à l'urgence écologique ? Si le potentiel des solutions numériques s'avérait trop incertain, cela pourrait remettre en question les stratégies d'atténuation.