Etude des mécanismes de production d'ions négatifs d'hydrogène (H-) et de deutérium (D-) en plasmas micro-ondes continu et pulsé par des diagnostics complémentaires
Auteur / Autrice : | Maria Mitrou |
Direction : | Stéphane Béchu, Panayiotis Svarnas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mécanique des fluides energétique, procédés |
Date : | Soutenance le 31/05/2024 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes en cotutelle avec Panepistīmio Patrṓn |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble ; 2008-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie (Grenoble ; 2003-....) - Panepistīmio Patrṓn |
Jury : | Président / Présidente : Roberto Pasqualotto |
Examinateurs / Examinatrices : Alexandros Gerakis, Martin Kogelschatz, Eleftherios Amanatides | |
Rapporteur / Rapporteuse : Ivo Furno, Claudia Lazzaroni |
Mots clés
Résumé
Les sources d'ions négatifs d'hydrogène font partie intégrante des accélérateurs modernes et des systèmes d'injection de neutres (NBI) dans les futurs réacteurs de fusion. Cette dernière application nécessite le développement de sources très puissantes et l'extension de leur fonctionnement au deutérium. De nombreuses activités de recherche sur des expériences à l'échelle du laboratoire ont été dédiées à ce sujet dans le but de comprendre les processus fondamentaux qui régissent la production d'ions négatifs. Les connaissances acquises ont essentiellement contribué au développement des sources prototypes qui seront employées dans le système NBI d’ITER, le plus grand réacteur Tokamak en construction destiné à démontrer le potentiel d’exploitation de la fusion en tant que source d’énergie alternative. Toutefois, d’importantes contraintes technologiques liées à la physique fondamentale gouvernant le fonctionnement de ces sources doivent être surmontées pour qu’elles puissent délivrer des faisceaux de neutres dont les caractéristiques satisfassent les exigences initiales.Dans cette thèse, la production d’ions négatifs d’hydrogène (H-) et de deutérium (D-) est étudiée dans des plasmas entretenus à la résonance cyclotron électronique. En particulier, des études expérimentales ont été réalisées dans deux réacteurs présentant des caractéristiques similaires, “Prometheus I” et “SCHEME-II+”, en utilisant des diagnostics conventionnels et avancés adaptés à l’étude des propriétés macroscopiques et atomiques des plasmas de ces deux isotopes. Dans ces réacteurs, la production d’ions négatifs est basée sur le mécanisme dit de production en volume. Dans ce cas, la réaction d’attachement dissociative des électrons (ADE) est identifiée comme la réaction prédominante. La compréhension des facteurs influençant cette réaction peut donc conduire à un meilleur contrôle de la production d’ions négatifs.Dans le réacteur “Prometheus I”, des études paramétriques dans des plasmas d’hydrogène et de deutérium, en fonction de la puissance micro-onde et de la pression du gaz, révèlent des optima pour la production d’ions négatifs et permettent de mettre en évidence des particularités isotopiques. Le rendement en ions négatifs atteint 0.57×10^16 m^(-3 ) dans les deux plasmas, mais le rapport entre les ions négatifs et la densité du plasma est systématiquement plus élevée pour H2 que pour D2. Par exemple, un rapport de 0.225 pour H2 contre 0.125 pour D2 est obtenu dans des conditions représentatives de fonctionnement. En outre, la mesure de l’énergie des ions négatifs révèle l’existence de deux populations ioniques d’énergies différentes. Ceci a été attribué principalement à deux mécanismes responsables de l’excitation des molécules à des niveaux vibrationnels/rotationnels élevés participant à la formation d’ions négatifs via la réaction ADE.En revanche, le réacteur ''SCHEME-II+'' est destiné à l'étude de l'influence de divers matériaux exposés au plasma pour la production de molécules ro-vibrationnellement excitées. Un diagnostic spectroscopique complexe, la spectroscopie d'absorption dans l'ultraviolet du vide à transformée de Fourier (VUV-FT) utilisant le rayonnement synchrotron, est utilisée pour les sonder directement différentes conditions de fonctionnement du plasma. L’effet significatif des surfaces métalliques sur la création de ces espèces ro-vibrationnellement excitées a pu être démontré. Une augmentation de près d’un facteur quatre pour les molécules D2 dans les états vibrationnels élevés (v''= 4-8) est observée lorsqu’une surface de tantale remplace une surface de quartz face au plasma.Enfin, des plasmas de deutérium fonctionnant en mode pulsé sont examinés. Des mesures résolues en temps des paramètres plasma, effectuées dans des impulsions de plasma de l'ordre du kHz, révèlent d'importants effets post-plasma. Notamment, un rendement en ions négatifs plus élevé que celui mesuré dans un plasma fonctionnant en mode continu a été observé.