Thèse soutenue

La politique étrangère turque en Afrique francophone subsaharienne : le cas de la Côte d’Ivoire

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Auteur / Autrice : Ömer Aldikaçti
Direction : Jean Marcou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences politiques
Date : Soutenance le 13/12/2024
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherche sur la diplomatie, l'administration publique et le politique (Grenoble, Isère, France ; 2016-....)
Jury : Président / Présidente : Feride Selcan Serdaroglu
Examinateurs / Examinatrices : Jamil Sayah
Rapporteurs / Rapporteuses : Feride Selcan Serdaroglu, Vincent Legrand

Résumé

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Cas rare dans l’histoire contemporaine : sous l’égide de l’ultra volontariste père fondateur Mustafa Kemal Atatürk, la jeune République de Turquie proclamée en 1923 a fait l’objet d’une série de réformes de structures à la fois de modernisation et d’occidentalisation. Malgré certaines tentatives de réformes, qui n’ont pu véritablement aboutir, l’Empire Ottoman avait un profil bien différent. Et pourtant, la Turquie a été souvent considérée comme le continuum de la Sublime Porte. Sa politique étrangère en Afrique francophone subsaharienne centrale et occidentale se comprendrait encore mieux par la mise en lumière de celle de l’Empire ottoman, surtout à partir du XIXe siècle autour du mouvement réformateur et progressiste des Jeunes-Turcs.Dans le domaine des affaires étrangères, le rationalisme à l’instar des Lumières était l’une des références cruciales pour la nouvelle capitale Ankara qui s’appuyait sur des approches plutôt idéalistes. Néanmoins, à partir du moment où le chef du parti politique AKP, Recep Tayyip Erdoğan, a pris le pouvoir en 2002, la donne a changé. Une sorte de post-ottomanisme est mise en place, appuyée par la « puissance douce » menée en particulier par l’académicien et l’ancien chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoğlu. Ce qui s’est traduit par une ouverture d’envergure de la Turquie vers le continent africain.Dans le cadre de notre sujet, nous nous sommes permis de retenir, à l’instar de la méthode qualitative wébérienne, trois pays d’Afrique francophone de l’ouest et du centre pour comprendre le bilan de cette nouvelle stratégie d’Ankara en relations internationales : le Sénégal, le Tchad et particulièrement la Côte d’Ivoire, très représentative. Finalement, il apparaît qu’assez dénué du sens de rationalité, face à la realpolitik qui prédomine encore à l’heure actuelle Ankara n’a pas vraiment su mesurer correctement et constater ses limites en relations internationales dans le monde diplomatique post-westphalien que nous vivons. Ceci étant, dire que les efforts de la « profondeur stratégique » de l’AKP ont été complètement voués à l’échec sera exagéré et loin de la vérité.