Modélisation des interactions combustion-turbulence pour la simulation des incendies en milieux confinés et ventilés
Auteur / Autrice : | Uday Chikkabikkodu Krishna Murthy |
Direction : | Arnaud Mura, Franck Richard, Germain Boyer |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Energétique, thermique, combustion |
Date : | Soutenance le 17/10/2024 |
Etablissement(s) : | Chasseneuil-du-Poitou, Ecole nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Sciences et ingénierie des matériaux, mécanique, énergétique (Poitiers ; 2018-2022) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (Fontenay-aux-Roses ; 2002-2024) - Institut Pprime [UPR 3346] / PPrime [Poitiers] |
Jury : | Président / Présidente : Béatrice Patte-Rouland |
Examinateurs / Examinatrices : Cédric Galizzi | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Arnaud Trouvé, Stéphane Jay |
Résumé
La simulation numérique des incendies dans les installations nucléaires présente deux difficultés. D’une part, plusieurs combustibles différents (foyers solides ou liquides) peuvent être impliqués en même temps. D’autre part, les effets du confinement et de la ventilation mécanique peuvent induire des effets de pression dans le compartiment, et conduire transitoirement à des puissances de feu plus élevées qu’en milieu ouvert. Dans ce contexte, l’approche EDM(Eddy Dissipation Model), souvent utilisée pour la simulation des flammes non-prémélangées rencontrées en incendie, décrit les taux de réaction uniquement à partir du temps caractéristique de la turbulence, et néglige les interactions de la turbulence avec la chimie et les transferts thermiques. Cette approche surestime la température de la flamme, et ne permet ni la prédiction des concentrations d’espèces chimiques intermédiaires(monoxyde de carbone, imbrûlés, suies), ni la description des extinctions et ré-inflammations locales induites par l’étirement ou des pertes radiatives. La présente étude se concentre donc sur le développement d’un modèle de combustion turbulente basé sur l’approche Steady Laminar Flamelet Model (SLFM), qui suppose que le temps caractéristique des réactions chimiques est petit, mais fini, comparé au temps caractéristique turbulent. Dans un premier temps, l’approche SLFM est appliquée à la simulation RANS de la flamme jet Sandia D. Elle permet de mieux représenter le champ de température et la structure chimique de la flamme que l’approche EDM. L’approche SLFMest ensuite généralisée pour tenir compte des entrées multiples de combustible et de comburant, par l’introduction de scalaires passifs supplémentaires, appelés traceurs d’entrée. Ce modèle multi-entrées est validé par les simulations RANS et LES du brûleur JHC d’Adélaïde, qui comporte deux entrées distinctes d’oxydant. La modélisation multi-entrées permet bien de reproduire les champs de température et de concentration, et de prendre en compte les effets de dilution. L’approche SLFM est enfin testée sur deux cas d’application incendie. Le premier, un panache de méthanol en milieu ouvert, est simulé avec le modèle de flamelettes à deux entrées. La structure chimique de la flamme, les niveaux de température et les espèces intermédiaires sont bien estimés. Le second cas concerne la phase de puissance maximale d’un feu de boîte à gants. Cette configuration est simulée à l’aide de l’approche SLFM à plusieurs entrées, du fait de la présence de de deux combustibles distincts. Les pertes radiatives sont modélisées de manière simplifiée. Ces deux cas montrent la capacité de l’approche SLFM à prédire la structure chimique des flammes rencontrées en incendie.