Pollution des sols déchets de guerre : une histoire environnementale, économique et anthropologique du désobusage (1914-2019)
Auteur / Autrice : | Olivier Hilaire |
Direction : | Geneviève Massard-Guilbaud, Pascal Marichalar |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance le 29/11/2024 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Sabine Barles |
Examinateurs / Examinatrices : Sabine Barles, François Jarrige, Judith Rainhorn, Soraya Boudia | |
Rapporteurs / Rapporteuses : François Jarrige, Judith Rainhorn |
Mots clés
Résumé
Un quart du milliard de munitions d’artillerie tiré entre 1914 et 1918 sur le front de l’Ouest n’aurait pas explosé. 500 tonnes environ de munitions des deux conflits mondiaux, dont 10 % de chimiques, sont encore retrouvées aujourd’hui chaque année en France par le service du Déminage de la Sécurité civile. 700 ans seraient encore nécessaires selon certains pour nettoyer entièrement les anciens champs de bataille de la Grande Guerre et de la Seconde Guerre mondiale. Cette thèse s’intéresse à reconstituer sur le temps long les différentes opérations de récupération et de désobusage visant à « désarmer les sols » menées par les services de l’État et par les sociétés privées de 1914 à 2019, date de la mise en service de la nouvelle usine Secoia (Site d’élimination des chargements d’objets industriels anciens), en charge de détruire les munitions chimiques dites historiques. En croisant sources nationales et locales, archives administratives, archives privées et presse ancienne, cette thèse reconstitue une histoire environnementale, économique et anthropologique des déchets et des pollutions qu’ont produit les guerres comme les opérations de nettoyage des champs de bataille (récupération, destruction, immersion) et comment la gestion du risque pyrotechnique et chimique a surtout consisté pour l’État, seul propriétaire de ces munitions et responsable des accidents qu’elles peuvent causer, à normaliser une catastrophe environnementale toujours en cours.