Boussan à vie : la pérennisation des rentes en pays wè (Côte d'Ivoire)
Auteur / Autrice : | Tangui Przybylowski |
Direction : | Sergio Dalla Bernardina, Christophe Darmangeat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et ethnologie |
Date : | Soutenance le 26/09/2024 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Jacobo Grajales Lopez |
Examinateurs / Examinatrices : Jacobo Grajales Lopez, Carine Jallamion, Philippe Lavigne Delville, Jean-Pierre Dozon, Marie Miran-Guyon | |
Rapporteur / Rapporteuse : Carine Jallamion, Philippe Lavigne Delville |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Cette étude ethnographique a été menée dans un village Wè-Guéré à l'ouest de la forêt ivoirienne. Elle décrit l'évolution des relations entre les autochtones Wè, propriétaires des terres, et les allogènes, principalement originaires du Burkina Faso, qui ont été accueillis dans leur village par les Wè, après la crise post-électorale de 2010. Les relations qui se sont développées entre ces deux populations sont basées sur le contrat de planter-partager. Il a servi d’ossature à la création des plantations de cacao et à leur répartition entre propriétaires et exploitants. Déjà, une forme de rente foncière se réalisait à travers le contrat de planter-partager. Puis, après le partage, cet arrangement débouchait sur de nombreux contrats de boussan, qui ont permis aux propriétaires de continuer à vivre du travail des petits planteurs allogènes qu'ils avaient accueillis sur leurs terres. Pour obliger ces derniers à rester à leur service, les autochtones ont créé un nouveau contrat appelé « boussan à vie ». Celui-ci reprend les grandes lignes du contrat planter-partager, en remplaçant la plantation, jusqu'alors objet de partage, par les fèves de cacao. La rente foncière, qui s'était déjà développée, tend maintenant vers ce nouvel arrangement. Après avoir montré comment le planter-partager est devenu l’élément structurant des relations sociales villageoises, nous montrerons le rôle joué par la jeunesse autochtone dans la pérennisation des rentes foncières.