Caractérisation mécanique des anévrismes intracrâniens : de l'artère fantôme au modèle animal
Auteur / Autrice : | Guillaume Plet |
Direction : | Cyril Pailler-Mattei, Hélène [Martine Francine] Magoariec |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biomécanique |
Date : | Soutenance le 04/10/2024 |
Etablissement(s) : | Ecully, Ecole centrale de Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique (MEGA) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de tribologie et dynamique des systèmes (Écully, Rhône ; 1970-) |
Jury : | Président / Présidente : Xavier Armoiry |
Examinateurs / Examinatrices : Cyril Pailler-Mattei, Hélène [Martine Francine] Magoariec, Maria Isabel De Barros Bouchet, Hélène Follet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Carine Guivier, Francesco Signorelli |
Mots clés
Résumé
Un anévrisme intracrânien est une pathologie vasculaire due à une déformation structurelle irréversible de la paroi d’une artère cérébrale. Leur prévalence dans la population mondiale est estimée entre 2 et 5 %. La majorité des anévrismes intracrâniens sont découverts lors de leur rupture. Le risque annuel de rupture varie entre 1 et 4 %. La rupture, causant une hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA), engendre un taux de mortalité de 30 à 40 %, et 20% des survivants auront des séquelles irréversibles. Pour toute ces raisons, ils représentent un problème majeur de santé publique. Les anévrismes et leur rupture sont la conséquence de la dégradation des propriétés mécaniques du tissu vasculaire. À ce jour, il n'existe aucune méthode permettant d'évaluer le risque de rupture d'un anévrisme intracrânien en tenant compte des propriétés mécaniques in vivo de la paroi anévrismale. Ce travail contribue à fournir aux praticiens un outil quantitatif permettant d’évaluer le risque de rupture des anévrismes intracrâniens non rompus en s’appuyant sur les caractéristiques mécaniques de la paroi anévrismale in vivo. Notre outil aura pour objectif de faire le lien entre forme de l’anévrisme (observée par imagerie clinique type IRM ou Scanner) et propriétés mécaniques patient-spécifiques de la paroi vasculaire. Pour cela, il est au préalable nécessaire de constituer une base de données permettant de réaliser une corrélation forme/propriétés mécaniques. Dans ce contexte, cette thèse se concentre sur deux aspects : (1) le développement et la calibration sur fantômes artériels d’un dispositif original destiné à mesurer les propriétés mécaniques des parois anévrismales, et (2) l'application in vivo du dispositif sur un modèle animal d'anévrisme intracrânien. Ce prototype permet de déformer la paroi anévrismale de manière contrôlée et non destructive et de quantifier les déformations induites. La première étape de ce travail consiste à calibrer le dispositif sur des artères fantômes. Ces modèles d'artères tentent de mimer les propriétés mécaniques des artères humaines et permettent de valider la précision et la reproductibilité des mesures de déformation. Un modèle numérique de l’expérimentation in vitro a été développé en parallèle de ce travail et validé par une méthode originale de comparaison des résultats numériques et expérimentaux. Ce modèle éléments finis d’interaction fluide-structure a permis de borner les incertitudes liées à l'utilisation du dispositif dans l'anévrisme et a contribué au dimensionnement des artères fantômes. Le meilleur compromis entre l'épaisseur et la souplesse de la paroi des artères fantômes a été identifié, compte tenu des limites actuelles des techniques de fabrication. De plus, l'étude de facteurs déterminants dans le risque de rupture des anévrismes, notamment l’aspect ratio et les calcifications locales de la paroi anévrismale a été réalisée. Enfin, l’estimation des caractéristiques mécaniques de la paroi anévrismale in vivo a été testé sur un modèle d’anévrisme développé sur le lapin. Son application repose sur l’insertion du dispositif jusque dans l’anévrisme induit afin de quantifier la déformation engendrée par ce dernier et visualisée par scanner spectral à comptage photonique, technique d’imagerie médicale dont les résolutions spatiale et temporelle permettent une sollicitation contrôlée de la paroi anévrismale. Un modèle prédictif sur les pressions appliquées par le dispositif sur la paroi anévrismale a également été développé afin de s’assurer de l’innocuité du dispositif.