Interactions entre la kinésiophobie, le système moteur et la modulation descendante de la douleur : adaptations et stratégies sensorimotrices face à une douleur expérimentale
Auteur / Autrice : | Arnaud Duport |
Direction : | Hervé Devanne, Guillaume Léonard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie, Médecine, Santé. Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 11/06/2024 |
Etablissement(s) : | Littoral en cotutelle avec Université de Sherbrooke. Faculté de médecine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences, technologie et santé (Amiens) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport, Santé, Société (Lille) - Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport, Santé, Société (URePSSS) - ULR 7369 - ULR 4488 |
Jury : | Président / Présidente : Jean-François Lepage |
Examinateurs / Examinatrices : Estelle Raffin, Arnaud Delafontaine, Jason Bouffard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Estelle Raffin, Arnaud Delafontaine |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Introduction : Les connaissances sur le rôle de la kinésiophobie dans la chronicisation de la douleur sont limitées. Ce travail a donc cherché à y associer des aspects neurophysiologiques pour tenter de comprendre comment elle est impliquée dans cette chronicisation. De plus, un outil de mesure alternatif de la kinésiophobie a été traduit et validé en français. Méthodes : Cinq études ont été menées. Les trois premières ont cherché à évaluer les relations entre la kinésiophobie et les adaptations induites par la douleur à l'épaule sur le système de modulation descendante de la douleur chez 20 sujets (par une modulation conditionnée de la douleur), l'excitabilité corticospinale (par des courbes de recrutement en stimulation magnétique transcrânienne), ainsi que sur la cinématique, l'activité musculaire et les synergies musculaires de l'épaule, chez 30 sujets, lors d'une tâche de pointage. La quatrième étude a évalué la faisabilité d'induire de la kinésiophobie avec un faux diagnostic échographique chez 20 sujets (incluant 10 contrôles) tout en en mesurant l'effet sur l'excitabilité corticospinale. La cinquième a traduit et validé à l'échelle des composantes de la peur et de l'évitement chez 55 patients douloureux chroniques. Résultats : Pour les trois premières études, la douleur a réduit l'activité musculaire de l'épaule et, couplée à une kinésiophobie élevée, a conduit à une réduction de la distance parcourue par le doigt jusqu'à la cible. Des corrélations ont été trouvées entre le score de kinésiophobie et la variation des pentes des courbes de recrutement et entre la variation de S₅₀ et le produit scalaire des synergies. Des corrélations négatives ont été trouvées entre la modulation conditionnée de la douleur et la variation des pentes des courbes de recrutement et entre la variation du S₅₀ et les scores de kinésiophobie. La quatrième étude a révélé qu'un faux diagnostic n'avait d'impact ni sur la kinésiophobie ni sur l'excitabilité corticospinale vraisemblablement dû à l'absence d'antécédents de douleur chez les sujets. La cinquième étude a fourni une échelle avec de meilleurs résultats psychométriques que la plus utilisée actuellement. Conclusion : Ces interactions entre le système moteur, la kinésiophobie et la douleur apportent des indices sur les potentiels éléments impliqués dans la chronicisation de la douleur.