Thèse soutenue

structure et auto-organisation de polymères conducteurs en films ultraminces

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Hugo Fernandez
Direction : Sophie Cantin-RivièreAlae Eddine El HaitamiPhilippe Fontaine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie - Cergy
Date : Soutenance le 18/12/2024
Etablissement(s) : CY Cergy Paris Université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et ingénierie (Cergy-Pontoise, Val d'Oise)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de physico-chimie des polymères et des interfaces (Cergy-Pontoise, Val d'Oise ; 1998-....)
Jury : Président / Présidente : Michel Goldmann
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Cantin-Rivière, Alae Eddine El Haitami, Philippe Fontaine, Martin Brinkmann, Jean-Philippe Michel
Rapporteurs / Rapporteuses : Martin Brinkmann, Jean-Philippe Michel

Résumé

FR  |  
EN

Les poly(3-alkylthiophènes) (P3ATs) sont des polymères conducteurs électroniques intégrés par exemple dans des cellules photovoltaïques ou des transistors à effet de champ sous forme de films épais (≈ 20-200 nm d’épaisseur) typiquement élaborés par spin coating. Les propriétés conductrices des P3ATs sont fortement dépendantes de leur organisation. Ces travaux de thèse visent à utiliser la technique des films de Langmuir pour élaborer des films ultraminces organisés de P3ATs et à étudier les relations entre leur structure et leurs propriétés conductrices. Nous avons caractérisé la structure des films de Langmuir de poly(3 hexylthiophène) (P3HT), de poly(3-butylthiophène) (P3BT) et de poly(3-décylthiophène) (P3DT) dont la longueur des chaînes latérales varie, ainsi que du poly[3-(potassium-7-heptanoate)thiophène-2,5-diyl] (P3PHT) qui diffère du P3HT par la présence d’un groupement hydrophile COOK à l’extrémité des chaînes latérales. Pour cela, plusieurs techniques de diffusion des rayons X ont été utilisées. Dans certains cas, des simulations atomistiques des spectres de diffraction ont permis de positionner précisément les chaînes de polymères au sein de la structure. Le P3HT et le P3BT forment une bicouche très organisée de 3 à 4 nm d’épaisseur, en orientation edge-on sur l’eau. La structure du P3HT présente des similitudes avec la forme I observée dans les films épais de P3ATs, alors que celle du P3BT est intermédiaire entre les deux formes I et II. La morphologie de ces films consiste en un tapis de nanofils. Le film de P3DT présente quant à lui une coexistence de deux polymorphes voisins des formes I et II dans les films épais et sa morphologie est également différente. L’introduction d’un groupement hydrophile avec le P3PHT conduit à une modification drastique de structure puisqu’une monocouche compressible peu organisée est obtenue. Nous nous sommes aussi intéressés au dopage des films de P3ATs avec du F4TCNQ (2,3,5,6-tétrafluoro-7,7,8,8-tétracyanoquinodiméthane) en utilisant deux méthodes : la voie par co-déposition du dopant et du polymère et la voie séquentielle. Dans les deux cas, la bicouche de P3HT ou de P3BT s’épaissit du fait de l’insertion du F4TCNQ entre les deux monocouches superposées, et la maille 2D se contracte dans la direction de l’empilement π-π, suite à la formation de polarons mis en évidence par spectroscopie UV-visible. Lors du dopage du P3DT, seule la forme I est modifiée, indiquant un dopage partiel du film. La conductivité électronique du film de P3DT est significativement inférieure à celle du film de P3HT ou de P3BT. Dans le cas du P3HT, une conductivité électronique maximale de 0.1 S/cm est mesurée lorsqu’on introduit une molécule de F4TCNQ pour deux unités bithiophène. Elle peut être augmentée à 5 S/cm en superposant seulement cinq couches.