La démarche paysagère face aux risques littoraux et aux changements climatiques. Modèles d'aménagement et outils de projet pour ménager les terres basses de l'étang de Berre, du chenal de Caronte et du golfe de Fos.
Auteur / Autrice : | Ken Novellas |
Direction : | Patrick Moquay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Paysage |
Date : | Soutenance le 14/11/2024 |
Etablissement(s) : | CY Cergy Paris Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Arts, Humanités, Sciences Sociales (Cergy-Pontoise, Val d'Oise) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Recherche de l'Ecole Nationale Supérieure du Paysage (LAREP ; Versailles Marseille) |
Jury : | Président / Présidente : Alexandre Brun |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Moquay, Alexandre Brun, Lydie Goeldner-Gianella, Nathalie Carcaud, Alexandra Biehler, Emmanuel Garnier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Lydie Goeldner-Gianella, Nathalie Carcaud |
Mots clés
Résumé
L'évènement Xynthia en 2010, comme les submersions marines, puis progressivement les effets liés aux changements climatiques, ont mis en exergue la fragilité de nos territoires littoraux soumis aux risques. L'idéologie protectionniste née au Moyen Âge a fortifié plus de 9000 km d'espaces littoraux en digues, môles et autres constructions en France. Aujourd'hui, ces protections apparaissent onéreuses, mais aussi monofonctionnelles, temporaires et non corrélées avec une dimension préventive de l'aménagement de l'espace face aux risques. De la même manière que les nombreux outils de planification (PCS, PPMS…) ne s'attachent qu'à la dimension organisationnelle du temps de crise, sans considérer sa dimension spatiale.La présente thèse vise à expérimenter des solutions spatiales et outils de projet, en réponse aux risques et aux changements climatiques. Elle s'appuie sur une démarche paysagère, explorée par des participations à des concours d'idée, puis par des intentions de projets développées sur notre territoire d'étude. Si la démarche paysagère peut apparaître comme esthétisante et subjective, elle est aussi contextuelle : nous souhaitons questionner sa capacité à intégrer des dynamiques naturelles, à reconnaître spatialement les logiques géographiques existantes à grande échelle spatiale et de tempsAu-delà d'une vision dogmatique anti-digue ou pro-digue, nous essayons de considérer les points durs existants, notamment les infrastructures de transports, comme de futures infrastructures de protection. Ces levées de terre sont parfois les seuls points hauts topographiques existants dans des territoires plats et permettent d'envisager à la fois un recul stratégique dans le temps et une gestion plus souple proche du littoral, tout en constituant une zone refuge. Cette vision méliorative d'un élément existant conduit à penser, de la même manière, le caractère multifonctionnel des espaces incarnant cette impermanence du littoral.En parallèle, nos contributions relatives à l'expérimentation de nouveaux outils de projets tentent d'allier différentes temporalités, notamment celle de la crise, temporaire et soudaine, à celle incertaine du temps long : au-delà du caractère réglementaire de ces documents communaux, ils incitent à agir en définissant une vision et des orientations de projets qui se réaliseront progressivement dans le temps… ou pas.Si notre recherche par le projet vise ainsi à développer des modèles d'aménagement et outils de projet par le paysage face aux risques et aux changements climatiques, elle produit aussi des résultats scientifiques.Nos concours d'idée contribuent à mettre en lumière les mécanismes collectifs du travail de conception en paysage, intégrant les connaissances issues du contexte. Si l'analyse de ces projets met en valeur l'adaptivité des paysagistes face aux spécificités d'une commande, elle invite aussi à expérimenter une analyse plus exhaustive et historique de notre territoire d'étude.Notre analyse géohistorique des terres basses de l'étang de Berre, du chenal de Caronte et du golfe de Fos nous permet ainsi d'identifier les modèles d'aménagement ayant transformés ces terres basses au cours de l'histoire depuis le XVIIIe siècle, comme d'inspirer les nouveaux modèles à développer.Enfin, cette pratique répétée de la démarche paysagère tend à la fois à mieux la définir scientifiquement et à repérer ses évolutions potentielles face aux enjeux climatiques qui influencent les démarches des concepteurs d'espace.