Impression 3D par liaison sélective de béton de chanvre
Auteur / Autrice : | Valentine Danché |
Direction : | Tien-Tung Ngo, Alexandre Pierre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génie civil - Cergy |
Date : | Soutenance le 03/07/2024 |
Etablissement(s) : | CY Cergy Paris Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences et ingénierie (Cergy-Pontoise, Val d'Oise) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de mécanique et matériaux du génie civil (Cergy-Pontoise, Val d'Oise ; 2006-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Alexandre Pierre, Sandrine Marceau, Arnaud Perrot, Laury Barnes-Davin, Emmanuel Keita, Sofiane Amziane, Khadim Ndiaye |
Rapporteur / Rapporteuse : Sandrine Marceau, Arnaud Perrot |
Mots clés
Résumé
L'impression 3D connaît un essor remarquable dans l'industrie de la construction, ouvrant la voie à la digitalisation attendue du secteur. Alors que de nouvelles techniques sont étudiées pour associer optimisation technique et limitation des émissions de CO2, cette étude se concentre sur l'impression 3D par lit de poudre. Encore relativement niche, cette technique pourrait permettre d'imprimer avec une forte teneur en fibres naturelles, franchissant ainsi une étape supplémentaire vers la neutralité carbone. Le processus est simple, impliquant trois étapes répétées : déposer une couche de poudre réactive - compacter - injecter de l'eau sur la surface.Par conséquent, contrôler la pénétration de l'eau dans la poudre est la clé pour améliorer la qualité d'impression. Pour confiner l'eau dans la zone désirée et permettre une hydratation optimale du liant, nous avons modifié les propriétés physiques de la poudre (compacité, perméabilité) ou celles du fluide injecté (tension superficielle, viscosité, limite d'écoulement) pour étudier leur impact sur la cinétique de propagation de l'eau en surface et dans la poudre. Nous avons donc étudié la cinétique de propagation verticale d'eau dans des échantillons de poudres cimentaires compactées. Pour mieux s'approcher des phénomènes advenant dans l'imprimante, l'imbibition verticale dans les deux sens de pénétration est suivie par analyse d'image et par IRM, bénéficiant ainsi d'informations complémentaires sur la quantité et la répartition de l'eau dans les échantillons.Après avoir développé un dispositif ambivalent, nous avons étudié des poudres pures (ciment, calcite, métakaolin, sable) et d'autres contenant des agrégats poreux (pâte de ciment recyclée ou chanvre micronisé) pour mieux comprendre leur impact sur la pénétration de l'eau dans une poudre imprimable biosourcée. En effet, cette technique apporte de nouvelles pistes de compréhension sur la saturation et, combinée à la RMN, les transferts d'eau entre la matrice et les agrégats poreux. Les agrégats poreux naturels comme le chanvre sont en effet bien connus pour interférer sur la répartition de l'eau car ils absorbent et gonflent au contact de l'eau. Les résultats indiquent que la cinétique ne ralentit pas toujours avec le temps et nous amènent à discuter de la validité de la loi de Washburn, pourtant communément utilisé pour décrire les phénomènes de propagation d'eau dans des milieux poreux.Enfin, le développement complet d'une imprimante 3D sur lit de poudre a permis d'imprimer des cubes qui permettront d'étudier l'influence du choix des paramètres d'impression (type d'injection et compacité) sur la forme des pièces. Nous pourrons ensuite envisager de considérer les matériaux biosourcés comme un outil possible pour améliorer la précision d'impression.