Thèse soutenue

Ingénierie tissulaire et induction de tolérance pour la réparation des pertes de substances complexes

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Auteur / Autrice : Elise Lupon
Direction : Olivier CamuzardAlexandre Gaston Lellouch
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Recherche clinique et thérapeutique
Date : Soutenance le 29/11/2024
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur en cotutelle avec Harvard university. Medical school
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Côte d’Azur (2020-....)
Laboratoire : Unité de Recherche Clinique Côte d'Azur (Nice)
Jury : Président / Présidente : Antoine Sicard
Examinateurs / Examinatrices : Antoine Sicard, Christian Herlin, Emmanuel Morelon, Jérôme Laloze, Palmina Petruzzo
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Herlin, Emmanuel Morelon

Résumé

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Devant une perte de substance tissulaire, la chirurgie plastique dispose d’un panel de procédés de reconstruction qui sont classiquement sélectionnés par ordre de complexité croissante. Depuis les 20 dernières années, les allogreffes de tissus composites (ATC), regroupant les transplantations de face, de membre supérieur, de trachée, de pénis, de paroi abdominale et, plus récemment, d’utérus ont fait leur place. À la différence des greffes d’organes solides, l’ATC n’intervient généralement pas en contexte de pronostic vital engagé mais vise à améliorer la qualité de la vie au prix d’une contrainte majeure freinant son expansion ; la nécessité d’un traitement immunosuppresseur à vie. Le développement de nouvelles stratégies permettant de contourner l’immunosuppression est donc considéré comme le Saint-Graal de l'ATC. L’objectif principal de ce travail de thèse était de décrire différents axes d’amélioration des reconstructions des pertes de substances complexes que représentent les allotransplantations de tissus composites. Cette thèse est le fruit de la participation active à 10 études, dont 8 publiées, regroupées en 2 parties réalisées entre Janvier 2021 et Septembre 2024. Les thématiques des applications de la médecine régénérative aux ATCs sont exposées dans la première partie. Nous avons élaboré 3 protocoles plus préservateur de décellularisation par perfusion de SDS par le pédicule (membres postérieurs de rongeur et lambeau fascio-cutané porcin) et par immersion (greffon facial humain) qui pourront permettre de faciliter les étapes ultérieures de recellularisation avant transplantation in vivo. Les modèles utilisés chez les rongeurs et le porc ont été décrits en détail. La deuxième partie porte sur des méthodes innovantes permettant d’améliorer les résultats des ATCs. Une étude clinique présente l’évaluation d’un dispositif non invasif et plus pratique de monitorage du tacrolimus chez des patients transplantés. Une corrélation entre les mesures salivaires et sanguines du tacrolimus a été observée. Dans le but d’optimiser un protocole d’induction de tolérance immunitaire, nous avons testé l’utilisation du tacrolimus par l'intermédiaire de disques implantés par voie sous-cutanée chez des singes ayant bénéficié d’une ATC ostéo-myocutané. La délivrance locale de tacrolimus semblait atténuer le rejet aigu au décours des protocoles d’induction de chimérisme mixte. Nous avons également évalué les effets des agents neutralisants des espèces réactives de l’oxygène sur des porcs ayant bénéficié d’une ATC myo-cutané. L’utilisation de ces agents montrait une tendance à la diminution du syndrome d’ischémie reperfusion. Finalement, l’intérêt et les dernières investigations sur les machines de perfusion pour les ATCs a été bilanté, montrant un essor et des résultats probants de ces dernières. L’ensemble de ce travail souligne l’importance de poursuivre les efforts de recherche dans le domaine des ATCs.