Rabat ville intelligente : entre ambitions et réalisations
Auteur / Autrice : | Adil Mouttaki |
Direction : | Vincent Meyer, Brahim Badidi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Information et communication |
Date : | Soutenance le 31/05/2024 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur en cotutelle avec Université Mohammed V (Rabat) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : TransitionS (Nice ; 2016-) |
Jury : | Président / Présidente : Giovanni Fusco |
Examinateurs / Examinatrices : Mohamed Bendahan | |
Rapporteur / Rapporteuse : Hafida Boulekbache-Mazouz, Hicham Mouloudi |
Mots clés
Résumé
Les villes se développent rapidement. En conséquence, elles s'exposent à des pressions sociales et urbaines croissantes, notamment en termes d'accès aux services administratifs, de santé, de logement et d'emploi. Pour relever ces défis, elles optent pour des approches de gouvernance basées sur les technologies numériques. Cependant, l'enjeu n'est pas seulement d'acquérir les innovations numériques, mais aussi de garantir la rationalité des décisions prises et la participation juste et effective de toutes les parties prenantes, notamment les habitants des quartiers défavorisés. C'est dans ce contexte de mutation numérique que Rabat, capitale du Royaume du Maroc, vise à rendre son dispositif de ville intelligente réactif aux préoccupations contemporaines. Elle vise à tirer parti de ses potentialités historiques, géographiques, administratives, et culturelles distinctives. En 2023, Rabat occupait le cinquième rang parmi les villes arabes au classement de l'Institut suisse (IMD), dépassant ainsi sa concurrente voisine, Casablanca. Cependant, la même étude a montré que Rabat a un bilan mitigé en matière d'usage des technologies numériques, en particulier dans les domaines d'accès aux services de santé, d'enseignement, de loisir, et aux financement destinés aux entreprises. Ce constat constitue un des éléments phares qui nous a guidés dans le choix du sujet de cette thèse. Ainsi, notre problématique de recherche s'articule autour du questionnement suivant : Peut-on qualifier le projet de « Rabat : ville intelligente » de projet démocratique, équitable et participatif ? Sans remettre en cause la crédibilité de ce projet, la question de l'acceptabilité sociale, notamment de ceux qui devraient, théoriquement, en être les premiers bénéficiaires nous interpelle à plusieurs égards. Cela nous ramène à la question initialement soulevée par Vincent Meyer en 2017 concernant les mesures prises pour que la transition digitale ne devienne elle-même un facteur supplémentaire d'inégalités. Pour approcher ce sujet, nous avons fait appel aux méthodes et techniques déployées à la fois par les géographes et par les chercheurs en sciences de l'information et de la communication. S'agissant d'une thèse en cotutelle internationale à l'interface des deux disciplines, le matériel mobilisé s'appuie à la fois sur l'exploitation d'une littérature riche pour le cadrage théorique et sur des études empiriques de terrain pour la compréhension du processus de fabrique du projet « Rabat-ville intelligente » et de son fonctionnement. Cette recherche est organisée en 7 chapitres intéressant 3 niveaux : Le premier se focalise sur le cadre théorique, la problématique de recherche, les hypothèses et la méthodologie utilisée. Le deuxième aborde les notions d'intelligence humaine et du solutionnisme numérique, avant d'enchainer (de 3 à 5) sur le contexte géographique, historique et sociodémographique de la ville de Rabat, puis sur les enjeux de gouvernance urbaine. En dernier lieu, les chapitres 6 et 7 présentent les enseignements tirés de cette recherche, en essayant de mettre en évidence les forces et les insuffisances enregistrées en matière de participation, d'acceptabilité sociale, de communication et de financement.