Thèse soutenue

Les adolescentes et la cyberhaine en France : une lecture intercatégorielle des exposées et des victimes

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Auteur / Autrice : Omara Sansegundo Moreno
Direction : Catherine BlayaDelphine Gardey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 23/05/2024
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur en cotutelle avec Université de Genève
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de recherche Migrations et Société. UMR 8245 (CNRS). UMR 205 (IRD) (Paris et Nice ; 2014-)
Jury : Président / Présidente : Sigolène Couchot-Schiex
Examinateurs / Examinatrices : Marylène Lieber, Jean-Luc Primon
Rapporteurs / Rapporteuses : Benjamin Moignard, Éric Dugas

Résumé

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Les études sur l'utilisation du numérique par les jeunes et les risques associés aux mauvaises expériences en ligne sont nombreuses et reposent sur diverses approches théoriques et méthodologiques. Elles offrent une variété de résultats, parfois contradictoires, quant aux différences entre les expériences vécues par les filles et les garçons. Nous avons choisi de privilégier une approche intersectionnelle pour appréhender la cyberhaine et, plus particulièrement, les expériences d'exposition et de victimation chez les adolescentes, considérant que l'appartenance à divers groupes minoritaires engendre des réalités complexes nécessitant une analyse approfondie. Cette étude quantitative repose sur un échantillon de 570 jeunes âgé·es de 13 à 17 ans, provenant du volet français de l'enquête EU Kids Online de 2018. Elle vise à approfondir, par une démarche hypothético-déductive, les expériences multiples et hétérogènes des filles exposées et victimes de cyberhaine issues de divers groupes minoritaires, tout en comparant ces expériences avec celles des garçons. Pour ce faire, nous avons réalisé des analyses statistiques du type intercatégoriel en croisant la variable binaire sexe avec différents critères tels que l'âge, le statut socioéconomique, l'ascendance et la vulnérabilité.Ce choix méthodologique nous a permis de mettre en lumière les spécificités liées aux expériences des filles exposées et victimes de cyberhaine appartenant à divers groupes minoritaires, offrant ainsi de nouvelles perspectives comparatives par rapport aux expériences des garçons. En explorant l'usage social du numérique, notre étude a révélé des relations statistiquement significatives entre le fait de s'impliquer dans la cyberhaine et le fait de changer d'identité en ligne. De plus, elle a souligné que certaines pratiques communes et valorisées chez les adolescent·es, comme les contacts et les interactions avec des inconnu·es, reflètent des inégalités sociales en créant des risques de victimation, notamment pour les filles, mais aussi pour les garçons, appartenant à des groupes minoritaires.