Thèse soutenue

Les femmes kurdes entre l'état turc et le mouvement kurde

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Auteur / Autrice : Ruşen Işik
Direction : Arlette Gautier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 09/02/2024
Etablissement(s) : Brest
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Sociétés, Civilisations (Rennes ; 2022-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'études et de recherche en sociologie (Brest ; Lorient ; 1995-...)
Jury : Président / Présidente : Hamit Bozarslan
Examinateurs / Examinatrices : Arlette Gautier, Hamit Bozarslan, Joost Jongerden, Françoise Le Borgne-Uguen, Nicole Roux, Jane Freedman
Rapporteurs / Rapporteuses : Hamit Bozarslan, Joost Jongerden

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La présente recherche vise à comprendre les expériences de conflit des femmes dont les maris ont rejoint les forces de guérilla dans les rangs du Parti des travailleurs du Kurdistan (Partiya Karkerên Kurdistan, ou PKK). L'étude est basée sur ma recherche ethnographique de 30 mois à Diyarbakır, la capitale non officielle du Kurdistan, et reflète les récits de 22 femmes. Elle se concentre sur les expériences de celles-ci vis-à-vis de l'État turc, de leurs propres familles et de celles de leur mari, et du mouvement kurde, tout en occupant et en façonnant différentes positions en tant qu'épouses/veuves de guérilleros, activistes politiques et suspectées de terrorisme. S'appuyant sur des approches féministes intersectionnelles et post-coloniales, la recherche cherche à montrer comment les femmes construisent leurs capacités d’agir face à différentes formes de violence à partir de leur vie quotidienne. L'analyse s'articule autour de trois axes. Premièrement, je présente une analyse etnographique de la vie des femmes en tant qu'épouses/veuves, laquelle jette également les bases d'une analyse plus approfondie. Deuxièmement, je me concentre sur les relations des femmes avec le PKK, où celles-ci redéfinissent les normes de genre au sein de l'organisation. Troisièmement, j'explore la manière dont les femmes font avec la violence structurelle et politique. L'étude montre que les femmes élaborent des stratégies pour être les agents de leur propre vie quotidienne ; ces stratégies sont profondément façonnées par la disparition de leurs maris et l'''attente'' de leur dénouement. Ces positions, selon moi, ont des aspects habilitants mais aussi restrictifs en raison de la reproduction des relations entre les hommes et les femmes. Enfin, la recherche soutient que ces positions doivent être évaluées face à la violence destructrice de l'État et à l'oppression familiale contre lesquelles les femmes luttent dans leur vie quotidienne.