Thèse soutenue

L'implication des annexines dans le développement des dystrophies musculaires humaines

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Auteur / Autrice : Léna D'Agata
Direction : Anthony Bouter
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie Cellulaire et Physiopathologie
Date : Soutenance le 02/12/2024
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Talence, Gironde ; 1993-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Chimie et Biologie des Membranes et des Nanoobjets (Bordeaux ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Benoît Arveiler
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Laure Négrier-Martin
Rapporteur / Rapporteuse : Bénédicte Chazaud, Catherine Coirault

Résumé

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La rupture de la membrane plasmique est un événement physiologique survenant dans les cellules exposées à des stress mécaniques fréquents (cellules musculaires squelettiques ou cardiaques, cellules épithéliales…). Une cellule normale est capable de réparer ces ruptures à l’échelle de la minute. Selon le modèle actuel, la réparation de la membrane plasmique est un processus actif Ca2+-dépendant basé sur la fusion de vésicules cytoplasmiques et le recrutement du patch lipidique formé à l'endroit de la rupture. La machinerie protéique de réparation membranaire commence à être identifiée et comprend notamment la dysferline, la cavéoline-3, MG53, AHNAK ou encore certaines annexines (ANX). L’équipe d’accueil a ainsi montré que l’ANXA5 (Carmeille et al., 2016 et 2017) et l’ANXA6 (Croissant et al., 2020) sont indispensables pour la réparation membranaire des cellules musculaires squelettiques humaines.Alors qu'une cellule normale est capable de réparer une rupture membranaire rapidement, l'absence ou un défaut de réparation conduit à la mort cellulaire et peut contribuer au développement de maladies dégénératives. Certaines dystrophies musculaires, qui sont caractérisées par une faiblesse et une atrophie progressive des muscles squelettiques, résultent ainsi d’un défaut de réparation membranaire. C’est le cas de la dystrophie musculaire des ceintures de type 2B ou de la myopathie de Miyoshi. D’autres dystrophies musculaires pourraient résulter d’un défaut de réparation membranaire. De plus, si ces pathologies résultent d’abord d’une anomalie génétique liée à la dysferline, des études ont montré que des variants génétiques secondaires, dont font partie les ANX, sont dérégulés dans ces dystrophies musculaires et que ces dérégulations impactent de façon très négative l’évolution de la maladie.L’objectif de ce travail de thèse a été d’étudier la relation entre réparation membranaire et dystrophies musculaires. A partir de cellules musculaires squelettiques collectées de patients souffrant de dystrophies des ceintures R2, de la maladie des muscles ondulants, de dystrophie musculaires facio-scapulo-humérales ou de dystrophie musculaire de Duchenne, j’ai identifié celles souffrant d’un défaut de réparation membranaire. J’ai également mesuré le niveau d’expression et la distribution subcellulaire des principaux composants de la machinerie de réparation membranaire dans ces cellules. Enfin, j’ai initié un travail visant à étudier l’implication de cellules accessoires (macrophages et précurseurs fibro-adipogéniques) dans la réparation membranaire des myocytes. Ce travail participe à apporter les connaissances fondamentales essentielles pour guider les futures stratégies thérapeutiques. L’existence d’une corrélation entre ANX et sévérité clinique des dystrophies musculaires pourrait aussi servir d’indicateur pronostic de la maladie.