La science et son empreinte. Une sociologie des mobilisations scientifiques autour du CO2e
Auteur / Autrice : | Antoine Hardy |
Direction : | Daniel Compagnon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 06/12/2024 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Émile Durkheim - Science politique et sociologie comparatives (Pessac, Gironde) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Bruno, Olivier Beraud Martin, Soraya Boudia |
Rapporteurs / Rapporteuses : Johanna Siméant-Germanos, Morgan Jouvenet |
Mots clés
Résumé
Cette enquête suit une tentative de « décarbonation » de la recherche publique en France, au tournant des années 2020, afin de comprendre ce qu’elle entraîne dans la relation à la construction et la circulation des connaissances et à l’autorité de la science. Mobilisant une sociologie processuelle et interactionniste, l’enquête a porté sur le monde social de la quantification carbone des laboratoires publics : des protagonistes qui s’organisent pour produire, par un processus de quantification, de nouvelles données afin d’analyser les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle des laboratoires, exprimées en dioxyde de carbone équivalent, et qui essaient d’identifier et de prendre des mesures pour les diminuer. À l’aide de matériaux qualitatifs, avec un ancrage en sociologie des sciences, et au carrefour des études sociales de la quantification et de la sociologie de l’environnement, cette enquête cherche à comprendre pourquoi et comment ces protagonistes tentent, à un moment, de contraindre leur activité professionnelle. Elle examine différentes façons de travailler, de connaître et de s’engager dans les métiers de la recherche, les valeurs qui les sous-tendent et la manière dont le travail scientifique, ou ce qu’il doit être, est chargé de façon normative. Cette thèse décrit et analyse une recomposition dans l’arrière-plan moral des sciences au sein de ce monde social, qui conduit les protagonistes à interroger des pratiques et des représentations qui ne l’étaient pas auparavant, ou pas sur ce fondement-là, et à travailler ainsi les frontières épistémiques, matérielles et éthiques de la science.