Étude de la transition solide-plasma du polystyrène et de son influence sur les simulations de fusion par confinement inertiel en attaque directe
Auteur / Autrice : | Romain Liotard |
Direction : | Hervé Jouin, Guillaume Duchateau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Astrophysique, Plasmas, nucléaire |
Date : | Soutenance le 18/10/2024 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences physiques et de l'ingénieur |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Lasers Intenses et Applications (Bordeaux ; 1999-....) |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Peyrusse |
Rapporteur / Rapporteuse : Stefan Hüller, Jean-Philippe Colombier |
Mots clés
Résumé
La fusion par confinement inertiel (FCI) en attaque directe est une méthode envisagée pour obtenir une réaction de fusion nucléaire en irradiant une cible avec plusieurs impulsions laser de haute intensité. Cette cible est une sphère constituée d'un matériau solide appelé ablateur (généralement du polystyrène), entourant un combustible de fusion (généralement du deutérium-tritium (DT) cryogénique). L'énergie apportée par l'irradiation laser provoque l'éjection de l’ablateur et l'implosion de la cible par effet fusée. Le travail mécanique exercé sur le point chaud (le centre de la cible) pendant l'implosion doit permettre de déclencher des réactions de fusion. Actuellement, les codes hydrodynamiques radiatifs utilisés pour simuler les implosions de FCI supposent généralement que l'ablateur est initialement à l'état plasma, bien qu'il soit à l'état solide. Cet état solide pourrait jouer un rôle lors de l'interaction initiale entre les lasers et la cible. En raison de la transparence initiale de l'ablateur, le laser peut pénétrer la cible, ce qui est appelé l'effet de ''shine-through'', et modifier le dépôt d'énergie laser, ce qui peut conduire à une modification de la dynamique des chocs se propageant dans la cible. De plus, les modifications de l’empreinte laser peuvent influencer l’évolution des instabilités hydrodynamiques au cours de l’implosion.L’objectif de cette thèse est de développer un modèle de transition solide-plasma du polystyrène fondé sur les modèles existants et pouvant être intégré aux codes hydrodynamiques de simulation de FCI. Pour ce faire, il a fallu adapter le modèle aux contraintes spécifiques de ces codes, en tenant compte des dépendances du modèle vis-à-vis de l'évolution de toutes les grandeurs hydrodynamiques, et en optimisant les coûts numériques pour éviter une augmentation excessive du temps de simulation. L'intégration de ces modifications a requis une validation expérimentale du modèle, effectuée grâce à une expérience réalisée sur le laser GCLT du CEA-DIF mesurant l'évolution de la transmittance d'une feuille de polystyrène irradiée par une impulsion laser. Les résultats obtenus ont montré une bonne corrélation entre les simulations et les mesures expérimentales, confirmant ainsi la validité du nouveau modèle couplé. Ce modèle a ensuite été utilisé pour étudier les effets potentiels de l'état solide initial sur les simulations de FCI en attaque directe. Les résultats ont révélé que la prise en compte de la transition solide-plasma influence la croissance des instabilités hydrodynamiques. Nous avons observé une réduction des instabilités de basse fréquence spatiale pour des cibles possédant un ablateur épais, et une augmentation générale des instabilités de haute fréquence spatiale due à la non-linéarité du phénomène de transition solide-plasma.