Thèse soutenue

Théorie de la thermophorèse des protéines

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Auteur / Autrice : Thibaut Seuwin
Direction : Alois Wurger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lasers, Matière et Nanosciences
Date : Soutenance le 11/10/2024
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences physiques et de l’ingénieur (Talence, Gironde ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Ondes et Matière d'Aquitaine
Jury : Président / Présidente : Thomas Bickel
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Combe
Rapporteurs / Rapporteuses : Frank Cichos, Guillaume Baffou

Mots clés

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Résumé

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La thermophorèse est l’emergence d’un gradient de concentration d’une espèce en solution sousl’effet d’un gradient de température. Selon le système, les molécules en solution s’accumulent côté chaudou côté froid, selon plusieurs paramètres, tels que le solvent, la concentration, ou encore la température. Lecas de la thermophorèse des protéines dans l’eau en régime dilué est particulier : la direction du gradientde concentration dépend de la température elle même. A relativement basse température, typiquement endessous de 20 Celsius degrees, les molécules s’accumulent côté chaud, et aux plus hautes températures côtéfroid. Ce comportement a été observé avec des systèmes divers, comme les polypeptides et l’ADN. Jusqu’ici,les théories développées autour de la thermophorèse ont été notamment capables d’expliquer avec succès lamigration des aérosols et des colloïdes chargés vers le froid, mais n’ont pas pu rendre compte de l’accumulationvers le chaud à basse température, ni le changement de comportement observé aux alentours de 20 degrésCelsius. Les interactions entre le solvent et la surface des particles sont à l’origine du déplacement sousl’effet du gradient de température, mais dans le cas des protéines en milieu aqueux, les contributions desinteractions électrostatiques, van der Waals et hydrophobes ont été montrées incapables de rendre compte del’observation expérimentale. En se basant sur des indices montrant un lien entre hydrophilie et thermophorèse,nous soupçonnons les liaisons hydrogènes formées entre la surface de la particle et les molécules d’eau de jouerun rôle majeur dans l’accumulation vers les endroits chauds. Nous développons un modèle théorique, basésur une approche mécanique où nous considérons les molécules d’eau comme des objects discrets, établissantdes liaisons hydrogènes avec les sites hydrophiles à la surface de la particule, par des sauts. Les observationsexpérimentales indiquent une dépendance en température de ces sauts. Avec un gradient de température,cela pourrait résulter en un écoulement des molécules d’eau vers le bord froid, propulsant la particule versle bord chaud. Notre modèle a donné des résultats encourageants, qualitativement et quantitativement, etsemble valider l’hypothèse d’une contribution au mouvement, dirigée vers le chaud, ayant pour origine lessauts des molécules d’eau à la surface de la particule.