L'insertion professionnelle des marocains diplômés en France après le retour au pays d'origine
Auteur / Autrice : | Adil Arnaud Aharbil |
Direction : | Christophe Bergouignan, Aomar Ibourk |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Démographie |
Date : | Soutenance le 10/09/2024 |
Etablissement(s) : | Bordeaux en cotutelle avec Université Cadi Ayyad (Marrakech, Maroc) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Entreprise, économie, société |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de droit comparé du travail et de la sécurité sociale (Pessac, Gironde) - Laboratoire de Recherche en Économie Sociale et Solidaire, Gouvernance et Développement (Marrakech, Maroc) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Lucas Bento de Carvalho, Nicolas Rebière |
Rapporteur / Rapporteuse : Brahim Boudarbat, Maryse Gaimard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La migration des étudiants marocains, notamment vers la France, reflète une volonté de surmonter les défis d’un marché du travail local souvent considéré comme défavorable aux diplômés marocains. Face à ces contraintes, ces étudiants choisissent une formation académique à l’étranger, particulièrement en France, dans l’espoir d’acquérir des compétences et une reconnaissance internationale susceptibles d’améliorer leurs perspectives professionnelles. Cependant, cette dynamique soulève la question de savoir dans quelle mesure un séjour en France, qu’il soit purement académique ou enrichi par une expérience professionnelle, contribue efficacement à leur employabilité et à leur intégration sur le marché local à leur retour. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette recherche doctorale, qui explore le devenir professionnel des diplômés marocains ayant étudié en France avant de retourner au Maroc. Elle analyse leurs motivations, leurs expériences de retour et l’impact de cette migration sur leur intégration professionnelle. De plus, elle examine les intentions de retour des étudiants marocains encore en formation en France, en lien avec leurs projets post-études. Enfin, l’étude s’intéresse aux préférences des employeurs marocains pour les diplômés formés en France, afin de mieux comprendre l’adéquation entre les aspirations des étudiants et les attentes du marché marocain. Pour répondre à ces objectifs, la méthodologie adoptée repose sur l’analyse approfondie de données issues de trois enquêtes spécialement conçues pour cette étude. L’emploi combiné de méthodes quantitatives et qualitatives, incluant notamment l’analyse de discours, a enrichi la compréhension des dynamiques liées à l’employabilité des diplômés marocains. Les résultats obtenus révèlent que les perceptions individuelles des étudiants concernant les opportunités professionnelles dans leur domaine d’études et qualifications, tant dans le pays d’accueil que dans le pays d’origine, jouent un rôle déterminant dans leur décision de retourner au Maroc après leurs études. Le niveau d’attachement simultané au pays d’accueil et au pays d’origine influence également de manière notable les choix post-études. Par ailleurs, l’expérience professionnelle acquise en France après les études améliore significativement l’employabilité des diplômés, indépendamment de leur filière d’études. Toutefois, des disparités subsistent : les diplômés des autre sciences humaines et sociales (lettres , etc.) et des sciences fondamentales rencontrent davantage de difficultés de réintégration, tandis que ceux issus des filières d’économie, de gestion et d’ingénierie bénéficient d’une insertion professionnelle plus fluide au Maroc. Enfin, l’étude met en évidence l’importance des parcours académiques, des trajectoires professionnelles et des caractéristiques individuelles dans la réussite et l’employabilité des diplômés sur le marché du travail marocain. Elle démontre es employeurs marocains accordent une grande valeur aux diplômes universitaires obtenus en France, ainsi qu’à l’expérience professionnelle acquise dans ce pays. Cependant, des disparités dans les pratiques de recrutement sont observées, influencées par des éléments tels que le mode de gestion des entreprises (familial ou non) et la nature des relations avec les partenaires et clients (locaux ou internationaux). Ces constats révèlent la complexité des interactions entre les parcours internationaux des diplômés et les spécificités du marché local, offrant une perspective globale sur les défis de l’employabilité au Maroc.